Les Algériens leaders en Afrique dans la publication de recherches en mathématiques
Les Algériens sont considérés comme leaders en Afrique en matière de publication d’articles de recherche en mathématiques, ayant à leur actif un taux de 23% de la production africaine dans ce domaine, a affirmé, samedi à Boumerdès, le président de la Société des mathématiques d’Algérie (SMA).
«Ce leadership est le reflet du niveau de compétence atteint par les mathématiciens algériens au double plan continental et mondial», a estimé Bebbouchi Rachid, également vice-président de l’Union des mathématiciens africains, dans une déclaration à l’APS, en marge du 4e Congrès des mathématiciens algériens organisé à la Faculté des sciences de l’Université de Boumerdès.
Il a néanmoins déploré la «méconnaissance de ces réalisations» par les spécialistes du domaine et le large public en général, plaidant pour la mise en place d’«un climat propice» susceptible d’aider à remédier à cette situation, à travers notamment l’organisation de congrès et la diversification des activités de proximité dans ce domaine.
Il s’agit également, a souligné M. Bebbouche, de «l’institution d’une politique interne qui va inciter le plus grand nombre possible de mathématiciens algériens à adhérer à notre société, tout en garantissant la meilleure représentation aux chercheurs aux plans interne et externe».
Le recteur de l’Université de Boumerdès, Abdelhakim Bentelis, a indiqué que le Congrès des mathématiciens algériens (CMA’2018) est le 4e du genre, après celui de CMA’2012 qui s’est déroulé à Annaba, le CMA’2014 abrité à Tlemcen et le CMA’2016 organisé à Batna.
Soulignant le «besoin crucial» de l’économie nationale pour cette discipline (mathématiques), M. Bentelis a plaidé pour l’impératif de lui conférer l’intérêt nécessaire dès l’école primaire.
Il a, en outre, tenu à réfuter l’idée répandue chez les étudiants selon laquelle «il n’existe pas de débouchés pour les diplômés en mathématiques», assurant que les «transactions ayant pour base les mathématiques représentent un taux de 10% du produit national brut des pays développés, et pas moins de 16% pour ce qui du Royaume-Uni».
D’où la démarche de l’Université de Boumerdès, à travers ce type de manifestations, pour développer et promouvoir cette discipline. Le département des mathématiques de l’université compte entre 150 et 200 étudiants en Master 2, en plus de dizaines d’autres doctorants, a signalé M. Bentelis.
A noter que nombre de chercheurs, experts et étudiants en mathématiques de différentes universités nationales prennent part à cet événement scientifique, dont l’objectif est de permettre aux mathématiciens algériens de se rencontrer et de leur offrir un cadre de discussions et d’échanges d’idées relatives à leurs préoccupations de recherche, mais aussi de débattre la situation des mathématiques, en général, en Algérie, selon les organisateurs, pour qui cette rencontre constitue également une opportunité pour les jeunes chercheurs de présenter leurs travaux.
Les intervenants au congrès examineront à l’occasion près de 200 recherches et études axées sur l’«algèbre et la théorie des nombres», l’«analyse numérique et optimisation», la «modélisation», les «mathématiques appliquées aux autres disciplines», l’«histoire, philosophie et didactique des mathématiques», les probabilités» et les «mathématiques financières et statistiques», entre autres.
Ce congrès est organisé par la Société des mathématiques d’Algérie, en collaboration avec la Faculté des sciences de l’Université de Boumerdès, le Laboratoire d’informatique de modélisation, d’optimisation et de systèmes électroniques (Limose) et avec le soutien de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique.
La Société mathématique d’Algérie a été créée en 1988 sous l’appellation Association mathématique d’Algérie, avant de prendre son nom actuel en 2010. Elle compte près de 470 adhérents sur un total de 2 000 chercheurs dans le domaine des mathématiques recensés à l’échelle nationale.
R. N.
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