Italie : vers un gouvernement populiste et xénophobe
De Paris, Mrizek Sahraoui – Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, il vaut mieux saisir cette occasion que d’attendre les résultats d’une autre élection aux résultats incertains. C’est sur cette base, sans doute, que les deux formations, M5S et la Ligue du Nord, ayant obtenu la majorité des sièges à l’issue des législatives italiennes du 4 mars dernier, sont parvenues à un compromis pour former le nouveau gouvernement italien.
Les chefs de file des mouvements populiste et d’extrême droite, Luigi Di Maio du M5S et Matteo Salvini de la Ligue du Nord, s’acheminent vers un accord, après d’âpres négociations et de multiples rebondissements, et devraient très rapidement communiquer leur programme et la liste des personnalités devant assurer la charge de ministres.
Ce dénouement, après les querelles de leadership ayant émaillé les deux mois de discussions interminables, est rendu possible après que Silvio Berlusconi, chef de Forza Italia et allié dans la coalition de droite et droite extrême, a donné son aval pour un rapprochement stratégique entre la Ligue et le M5S. «Si une autre force politique de la coalition de droite veut assumer la responsabilité de former un gouvernement avec les 5 étoiles, nous prendrons acte de ce choix avec respect», a assuré il Cavaliere dans un communiqué. Un retournement de situation qui a changé la donne, d’autant que le président de la République, Sergio Mattarella, était à deux doigts de nommer un chef du gouvernement «neutre».
L’arrivée au pouvoir en Italie de partis antisystème inquiète au plus haut point l’Union européenne, qui voit d’un mauvais œil une coalition des extrêmes aux manettes de la troisième économie européenne. Un gouvernement nationaliste, populiste, protectionniste et démagogue en Italie, porte d’entrée de milliers de migrants, est tout sauf une mince affaire pour l’Europe, un cocktail explosif susceptible d’engendrer et de propager une instabilité durable sur le Vieux continent en proie à la montée inexorable du nationalisme.
M. S.
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