Netanyahou à Al-Assad : «Chassez les Iraniens de Syrie ou nous viendrons le faire !»
Par Sadek Sahraoui – Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a appelé le président syrien, Bachar Al-Assad, à mettre fin à la présence iranienne en Syrie. Cet ultimatum, qui ne dit pas son nom, intervient après le lancement par Israël d’une série d’attaques sur ce qu’il a dit être des sites militaires iraniens en Syrie. L’Iran a condamné la «violation flagrante de la souveraineté de la Syrie», affirmant qu’elle soutient «son droit de se défendre». Ce sont les pires raids menés par Israël en Syrie depuis des décennies. Israël dit avoir lancé ses attaques en représailles à 20 tirs de roquettes sur des positions de son armée dans les hauteurs du Golan occupé.
Israël accuse des combattants iraniens d’avoir tiré ces roquettes. L’Iran s’est abstenu de démentir ou de confirmer l’opération. Téhéran s’est contenté de déclarer que les arguments mis en avant par Israël pour bombarder la Syrie étaient «sans fondement». L’Iran a déployé des centaines de soldats en Syrie, affirmant qu’ils remplissaient le rôle de conseillers militaires de l’armée syrienne. Des milliers de combattants – armés, entraînés et financés par l’Iran – se battent aux côtés de l’armée syrienne face aux éléments des groupes terroristes présents en Syrie.
Jeudi, Israël a déclaré que les raids menés par ses avions de chasse visaient presque tous des infrastructures militaires iraniennes en Syrie. Environ 70 cibles auraient été touchées. Bien qu’Israël et l’Iran soient ennemis, les deux parties ne se sont, à ce jour, jamais engagés dans une confrontation directe. «L’Iran condamne fermement les attaques en Syrie, le silence de la communauté internationale encourage l’agression d’Israël. La Syrie a tout les droits de se défendre», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Qassimi.
Le responsable iranien a ajouté que l’utilisation par Israël de «prétextes sans fondement constitue une violation flagrante de la souveraineté de la Syrie et est contraire à tous les traités internationaux». Le responsable n’a cependant pas évoqué de présence iranienne en Syrie. Qassimi a déclaré que ces attaques étaient une tentative de la part des partisans internationaux de l’opposition syrienne, qui combat le gouvernement du président Bachar Al-Assad, de renverser le rapport de force sur le terrain.
Au cours de l’année écoulée, le gouvernement syrien, qui a reçu le soutien de l’Iran et de la Russie, a réalisé des gains significatifs contre les groupes terroristes soutenus par les Occidentaux et les monarchies du Golfe. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré, quant à lui, hier, que l’Iran avait «franchi une ligne rouge» et qu’Israël avait décidé de «mettre fin à tout cela». «Nous ne permettrons pas à l’Iran de s’établir en Syrie, j’ai envoyé un message clair au régime d’Al-Assad. Notre action est dirigée contre des cibles iraniennes en Syrie. Mais si l’armée syrienne agit contre nous, nous la neutraliserons», a déclaré Netanyahou. «Quiconque nous fait du mal sera blessé sept fois, et celui qui se prépare à nous faire du mal nous nous arrangerons pour le frapper le premier», a-t-il ajouté.
S. S.
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