Rumeurs à Rabat : la grande pagaille au ministère des Affaires étrangères
Par Karim B. – Les médias marocains ont été nombreux à «prévoir» le remplacement du ministre des Affaires étrangères, le très brouillon Nasser Bourita, par le patron des services des renseignements (DGED), Yassine Mansouri. Vœu pieux de ces médias ou ballon-sonde du Makhzen à la veille de ce changement annoncé ?
Quoi qu’il en soit, le remplaçant de Salah-Eddine Mezouar s’est distingué par ses attaques récurrentes contre l’Algérie, multipliant les accusations et les provocations dans une tentative de «faire mieux» que son prédécesseur dans l’hypothétique espoir de plaire à son roi. Nasser Bourita fait de notre pays un abcès de fixation depuis que la diplomatie marocaine essuie revers sur revers sur le plan international.
Le départ imminent de celui qui a failli créer une sérieuse crise diplomatique avec l’Algérie, n’eût été la retenue d’Alger, semble, en tout cas, être perçu par les analystes marocains comme un «soulagement». En effet, les choix hasardeux de Rabat dans le dossier syrien et dans le conflit qui oppose les monarchies du Golfe les unes aux autres sont de nature à nuire aux intérêts mêmes du Maroc. Le Makhzen a-t-il pris conscience des erreurs commises par son chef de la diplomatie inexpérimenté ou cherche-t-il à minimiser l’impact négatif des errements de Nasser Bourita qui risque, s’il persévère dans sa politique anti-algérienne, de provoquer la colère de l’Algérie alors même que le Maroc est de plus en plus isolé ?
Les citoyens marocains assistent, impuissants, à une normalisation rampante avec l’entité sioniste. La dernière décision prise par Rabat de rompre ses relations diplomatiques d’avec Téhéran fait craindre un ralliement inconditionné aux pays arabes qui avancent à visage démasqué vers un rapprochement avec l’Etat sioniste, bien qu’il n’ait fait preuve d’aucune volonté d’avancer dans les négociations de paix au Proche-Orient.
La duplicité du Makhzen dans plusieurs dossiers internationaux s’ajoute à des gesticulations militaires qui augurent une reprise des hostilités avec le Polisario dont les victoires sur le terrain diplomatique sont nombreuses.
Une question se pose néanmoins : pourquoi Mohammed VI confierait-il le ministère des Affaires étrangères au patron des services secrets ?
K. B.
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