Décès de Sonia : le monde du théâtre endeuillé salue les qualités exceptionnelles de l’artiste
Le décès de la grande comédienne algérienne Sonia, disparue dimanche soir à l’âge de 65 ans, a éploré le monde du théâtre ébranlé par la perte et d’une «artiste aux qualités exceptionnelles». Comédien et metteur en scène qui a plusieurs fois partagé la scène et l’écran avec Sonia dans des pièces comme Hadrya Wal Hawees et Sans titre, dernière pièce jouée et mise en scène par la défunte, Mustapha Ayad s’est dit «profondément attristé» par la perte d’un compagnon de route qui a voué sa vie au quatrième art et à la culture algérienne. Il regrette également la perte d’une «grande comédienne» et d’une «excellente gestionnaire».
Abdelhalim Benmâarouf, ancien directeur artistique du Théâtre régional d’Annaba et collaborateur de la défunte, estime, pour sa part, que «l’Algérie perd une dame de théâtre à la vision artistique futuriste» qui respectait la liberté des comédiens qui lui témoignaient respect professionnel et affection en retour. Compagnon de route de la défunte, le comédien Zahir Bouzerar salue la mémoire d’une «grande dame du théâtre qui laissera un grand vide». Rappelant que la comédienne avait été à l’initiative de la création du Festival du théâtre féminin à Annaba, il évoque une femme pleine de vie, d’une grande ambition et aux qualités humaines indéniables, autant de particularités qui se traduisaient dans son travail avec les étudiants, dit-il.
Dramaturge proche de la défunte, Nadjet Taïbouni, déplore la disparition de «celle à qui je dois toute sa carrière». Elle avait collaboré avec Sonia qui a joué ou mis en scène ses textes Hadhrya Wel Hawess, Nuit de divorce et El-Djamilat. Le directeur du Théâtre national algérien (TNA), Mohamed Yahiaoui, garde le souvenir d’une dame «extraordinaire tant sur le plan humain qu’artistique», «rigoureuse» dans son travail et «aimée de tous» et du public en particulier, dira-t-il. Le dramaturge et metteur en scène Omar Fetmouche évoquera les qualités «exceptionnelles» de Sonia qui, au-delà de ses talents de comédienne, avait assumé la direction du commissariat du festival. Pour sa part, le critique de théâtre Ahmed Chenniki regrette la perte d’«une des meilleures comédiennes qui pouvait incarner tous les personnages, doublée d’un metteur en scène capable de proposer d’autres écritures scéniques».
Dans un message de condoléances, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, regrette une artiste qui a voué sa vie à l’art et à la création au service de la culture tout en saluant le «profond engagement» de Sonia pour la culture et les droits de la femme.
Sur les réseaux sociaux, la nouvelle du décès de Sonia occupe la majorité des espaces animés par des figures de la culture algérienne de différents horizons. Des écrivains comme Arezki Metref, Samir Toumi, Mohamed Sari ou encore les universitaires Djamel Eddine Merdaci et Ahmed Meliani ont rendu hommage, sur leurs pages Facebook, à la grande dame de la culture algérienne et à son parcours militant. La jeune comédienne Wahiba Baali de la troupe «Le cri de la scène» de Tamanrasset a rendu hommage à celle qui lui avait «inculqué les valeurs de l’honnête et de la persévérance dans le travail».
Mohamed Cherchal, Yacine Mesbah, Mourad Khan, Hamida Aït El-Hadj, Khadidja Guemmiri, Abdelkader Djeriou ou encore Nesrine Belhadj ont exprimé leur profonde tristesse devant la perte de Sonia qu’ils qualifient de «modèle». De son côté, le caricaturiste Le Hic lui a réservé sur sa page Facebook un dessin sous forme de tomber de rideau sur une élégante paire d’escarpins pour rendre hommage au talent de la comédienne et à sa grâce en tant que femme.
R. C.
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