Quand les Français transforment une bavure policière en acte héroïque
Par Kamel M. – L’affaire de l’attaque au couteau perpétrée par un terroriste tchétchène que la France a accueilli sur son sol – comme elle l’a fait dans les années 1990 lorsqu’elle a ouvert ses portes aux extrémistes du FIS – est un cas flagrant d’atteinte aux droits humains. L’homme était armé d’un couteau et a été abattu par arme à feu par l’un des trois policiers qui se trouvaient sur les lieux de l’attentat. Il s’agit donc d’une réaction «disproportionnée» des agents de la police française face à une personne qui aurait pu être maîtrisée.
Les policiers n’auraient pas dû viser les parties vitales – ils sont normalement formés pour cela – pour éviter de tuer le terroriste et permettre ainsi qu’il soit jugé mais, surtout, qu’il révèle les noms des commanditaires. La précipitation des policiers français prive ainsi les services de sécurité de nombreux pays concernés par le terrorisme islamiste d’obtenir des renseignements précieux qui auraient pu aider à remonter la filière jusqu’aux ordonnateurs et éviter ainsi que d’autres attentats soient commis par le groupe auquel appartient l’auteur de l’attaque de Paris.
Le ministre français de l’Intérieur s’est empressé de saluer l’«héroïsme» des agents de l’ordre qui ont éliminé le terroriste. Gérard Collomb et les médias français, qui martèlent le même discours glorificateur, occultent sciemment les lacunes de plus en plus perceptibles chez les forces de sécurité françaises. Un manque de professionnalisme dû à un défaut d’expérience en matière de lutte antiterroriste.
Ce que les responsables politiques français désignent comme une victoire sur un membre de Daech sur le sol français est, en réalité,la preuve de l’inadaptation des services de sécurité de ce pays à la menace terroriste. Cela dénote également l’inconscience des citoyens français obnubilés par la propagande des médias dominants auxquels ils se fient aveuglément bien qu’ils aient fait preuve d’une inféodation criante aux centres de décision qui entraînent la France dans des conflits armés dont les conséquences sont désastreuses pour eux.
Ben sûr, on n’entendra pas les zélateurs du «qui tue qui», François Gèze, Philippe Baudouin et autre William Bourdin crier au crime contre l’humanité. Car un terroriste neutralisé en Algérie est une «victime du régime», tandis qu’un élément de Daech à Paris ou à Toulouse – l’affaire Mohamed Merah – est un «dangereux terroriste à abattre».
K. M.
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