Manuel Valls s’oppose à l’envoi d’imams algériens ou maghrébins
Par R. Mahmoudi – L’ex-Premier ministre français Manuel Valls se surpasse en matière d’islamophobie et de xénophobie. Ce lundi, il a prôné la réorganisation d’un islam «français ou européen» qui coupe ses liens avec ses pays d’origine. «Il faut construire un islam français ou européen, a-t-il dit, et il faut couper tous les liens avec les pays tiers, même les pays d’Afrique, même l’Algérie, la Tunisie, le Maroc», a-t-il tonné.
Le député socialiste, devenu LREM, s’oppose ainsi catégoriquement à tout envoi d’imams algériens ou d’autres pays maghrébins pendant le mois de Ramadhan, sans donner aucune justification, alors qu’il existe un accord entre Paris et Alger, notamment pour l’envoi de 100 imams en France cette année. Signé en mars dernier, cet accord entre dans le cadre de la promotion d’«un islam de modération», en France. Selon le ministre des Affaire religieuses, Mohamed Aïssa, ces imams ont été sélectionnés «minutieusement».
Pour rappel, Manuel Valls a déjà réagi sur le coup à la signature de cet accord, en disant qu’«il faut, le plus vite possible, y mettre un terme». Pour lui, ce type d’accord «ne correspond pas à l’idée qu’on doit se faire d’un islam des Lumières en France, d’un islam de France. L’islam est une religion française désormais et il faut pour cela qu’elle soit totalement compatible avec ce que nous sommes», avait-il déclaré.
Confondant sciemment la formation religieuse des imams algériens et maghrébins avec l’idéologie wahhabite, qui est produite et diffusée par les seules monarchies du Golfe, Manuel Valls suggère de «rompre avec l’idéologie wahhabite notamment, au-delà du problème géopolitique de l’Arabie Saoudite», dit-il, et de «former des imams français, et que ça ne soit pas l’ex-UOIF (devenue Musulmans de France) qui les forme».
On sait que l’ancienne Union des organisations islamiques de France gravite dans la sphère d’influence des Frères musulmans. L’ancien responsable socialiste a enfin souligné qu’il restait «une bataille fondamentale, frontale» à mener «au sein de l’islam».
R. M.
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