Sérénité algérienne face à l’imposture grossière et au cynisme du Makhzen
Par Karim B. – L’Algérie a déjà fermement rejeté les propos totalement infondés du ministre marocain des Affaires étrangères car loin de tomber dans le piège des provocations gratuites et de mauvais aloi, fabriquées sur la trame d’un tissu d’approximations et de mensonges, la diplomatie algérienne observe une attitude responsable et sereine et à la différence de celle de la partie marocaine, elle ne parie pas sur le pire et, surtout, elle n’insulte pas l’avenir.
Ceci étant dit, on peut constater que l’extrême embarras du ministre marocain devant l’échec de cette imposture grossière qui vise à stigmatiser l’Algérie et à tenter de gagner de menus avantages sur la question du Sahara Occidental, le pousse loin dans son délire obsessionnel à l’égard de notre pays.
Dans ses explications filandreuses, faites d’inepties confondantes dignes d’un mauvais roman policier, il décline des noms de personnalités connues pour donner un vernis de crédibilité à une fausse conjuration, au lieu d’apporter ses fameuses preuves «irréfutables» et, d’ailleurs, il reconnaît, avec une naïveté déconcertante, que son pays a fait l’objet de «pressions amicales».
Preuve, s’il en fallait, que cette décision aussi opportuniste que cynique est loin d’être souveraine. D’ailleurs, de nombreux analystes étrangers, y compris marocains, l’ont expliquée par des raisons d’alignement géopolitique et par la recherche éperdue de gains potentiels sur la question du Sahara Occidental : tentative de délégitimation et de diabolisation du Front Polisario pour occulter le fait colonial et recherche de prétextes fallacieux pour ne pas revenir à la table des négociations comme l’exige le Conseil de sécurité dans sa dernière résolution. On en est donc loin de cette diplomatie imaginaire et fantasmée qui serait empreinte d’autonomie et de responsabilité.
S’agissant de sa digression indigne et méprisable sur la «grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale» à laquelle serait confrontée l’Algérie, le sieur Bourita serait bien inspiré de commencer par balayer devant sa porte. De Jerada à Hoceima, la mobilisation populaire récurrente illustre la profondeur de la crise politique, de gouvernance et socio-économique d’un régime incapable de répondre à des revendications élémentaires.
S’agissant de ses allégations infondées sur la question du Sahara Occidental, la véritable amnésie est celle qui fait d’un pays acculé dans ses derniers retranchements par la légalité internationale, le héraut autoproclamé et illégitime de la défense du droit international. Ce responsable a-t-il oublié la mystification du 6 novembre 1975 qui a fait de notre Maghreb l’otage d’un expansionnisme constitutionnalisé ?
La position de l’Algérie sur cette question est constante, inflexible et appréciée à sa juste valeur : elle soutient les droits légitimes du peuple sahraoui, notamment celui de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination. Et ce n’est certainement pas le verbiage creux du ministre marocain qui va lui faire changer de position.
Cette même amnésie pathologique se retrouve aussi lorsqu’il évoque la fermeture de la frontière sans s’arrêter, bien entendu, ne serait-ce qu’un instant, sur les raisons objectives qui ont présidé à la prise d’une telle décision de la part des autorités algériennes et sans évoquer, bien sûr, la véritable guerre d’agression que notre pays subit à travers un trafic de drogue massif bénéficiant, semble-t-il, de la logistique pour ne pas dire du soutien de cercles étatiques ou paraétatiques.
En définitive, c’est bien ce pays qui a érigé en règle systématique une stratégie de la tension avec l’ensemble de ses voisins, y compris du Nord, faite de manipulations, d’imprécations et de rodomontades et qui est révélatrice d’une véritable névrose obsidionale.
Ce sont toujours les mêmes considérations qui alimentent cette stratégie de la tension permanente et qui se déploient, le plus souvent, pour faire diversion et s’attaquer au «voisin de l’Est» érigé en épouvantail, auquel les médias marocains imputent la responsabilité de tous les maux qui frappent leur pays. Au service de cet élan frénétique, certains responsables marocains ne répugnent pas à distiller une multitude d’assertions infantiles comme on peut le constater dans l’interview accordée à un hebdomadaire parisien. Le fait de vouloir, à tout prix, minorer le rôle clé que joue l’Algérie dans la stabilisation de son environnement régional, qui lui est pourtant reconnu par les grandes puissances et par l’ensemble de la communauté internationale, dévoile toute l’ampleur du dépit, de la jalousie maladive et de la rancœur.
Quant à la prétendue implication de l’Algérie dans les actions déstabilisatrices au Sahel, nous sommes, là aussi, face à un tissu de mensonges nauséabonds et d’accusations croquignolesques. Prêter à l’Algérie des intentions hégémoniques et déstabilisatrice dans la sous-région du Sahel, c’est méconnaître outrageusement les principes constitutionnels sur lesquels se fonde sa politique étrangère. Il faut, pour s’en rendre compte, revenir aux actions engagées de longue date par sa diplomatie pour déminer les crises cycliques qui frappent certains pays voisins et à la cohérence de ses appels au règlement politique, dans le cadre d’un processus inclusif et transparent, des crises qui ont secoué la région, comme en Libye ou au Mali.
K. B.
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