L’attitude hypocrite d’Erdogan face aux massacres commis par son allié à Ghaza
Par M. Aït Amara – Le rappel par Ankara de son ambassadeur en Israël vise à berner les affidés de l’AKP, la version turque des Frères musulmans, en faisant accroire à une réaction indignée suite aux massacres commis par Israël dans la bande de Ghaza. Mais il n’en est rien. Explication.
Recep Tayyip Erdogan est un allié inconditionnel du régime raciste et criminel de Tel-Aviv. C’est en tant que tel qu’il a agi en Syrie pour détruire le seul pays de la région qui avait encore les moyens de faire face à l’Etat hébreu. Mais tout ne s’est pas déroulé comme l’avait prévu le machiavélique président turc. On ne sait pas si Ankara a passé un deal avec l’alliance anti-syrienne, dirigée par Washington et composée des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, des pays du Golfe et de la monarchie vassale qu’est le Maroc, dans la perspective d’une répartition des dividendes après la chute de Bachar Al-Assad. Mais il est certain que l’objectif inavoué de la Turquie en Syrie était d’y implanter un régime islamiste à sa solde.
Cependant, la résistance du peuple syrien à ce plan diabolique et l’entrée en action de la Russie, qui a couru au secours de l’ancien pays du «Front du refus», ont complètement chamboulé les calculs des agresseurs. Et, chemin faisant, chaque pays de l’alliance anti-syrienne s’est mis à revoir sa copie et à refaire ses calculs. Les Etats-Unis, qui envisageaient dès le début de l’invasion de la Syrie la répartition du pays et la création d’une enclave kurde au Nord, ont mis à exécution leur plan, au grand dam du régime turc qui s’en est vu, ainsi, floué.
Erdogan ignorait donc tout de cette machination américaine et s’est engagé aveuglément dans l’entreprise de destruction de son voisin du Sud, sans prédire les conséquences de sa stratégie funeste sur son propre pays.
Dans son geste en apparence noble et solidaire avec le peuple palestinien – mais surtout envers le Hamas dont il encourage la sédition vis-à-vis de l’Autorité palestinienne –, Recep Tayyip Erdogan, en réalité, maquille sa désillusion, et sa dysharmonie supposée avec l’entité sioniste n’est qu’un nouveau coup de bluff pour tromper ses brebis islamistes – à l’image du MSP de Mokri et du PJD d’Aribi – dont il se veut le berger.
M. A.-A.
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