La presse française traite Trump d’«incendiaire» et de «provocateur»
La presse française a traité le président américain Donald Trump d’«incendiaire» et de «provocateur» en transférant son ambassade à El-Qods occupée, un acte d’abandon du projet d’un Etat palestinien. «Les provocateurs sont Donald Trump et Benyamin Netanyahou qui, en célébrant le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem (El-Qods), actent symboliquement l’abandon du projet d’un Etat palestinien crédible», a écrit Libération, mettant l’accent sur la situation des Palestiniens de Ghaza, «enfermés telles des bêtes sauvages entre mer et barbelés, sans eau ni travail».
Pour Dernières Nouvelles d’Alsace, «le pire est qu’à part quelques plates réprobations, le reste du monde est impuissant quand il ne contribue pas à envenimer la situation, à l’image d’un Donald Trump qui croit malin de souffler sur les braises dès qu’une occasion se présente», tandis que La Croix interpelle la communauté internationale pour «aider à la recherche d’une issue, non de mettre de l’huile sur le feu».
Le quotidien Le Monde évoque sous le titre «Jérusalem fête son ambassade américaine, Gaza pleure ses morts» la journée de lundi. «Champagne à Jérusalem, sang à Gaza», a-t-il écrit, relevant que «tandis qu’Israël fêtait lundi son 70e anniversaire et le déménagement de l’ambassade américaine, à Gaza, 58 Palestiniens qui manifestaient à la frontière ont été tués».
De son côté, Ouest-France a qualifié le transfert de l’ambassade américaine de «geste incendiaire» dans une région «qui ne manque pas de braises». «La décision américaine de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem (El-Qods), sans aucune contrepartie à ce jour connue, n’est pas seulement contraire à l’esprit de sept décennies de diplomatie. C’est un geste incendiaire dans une région qui ne manque déjà pas de braises», a écrit le journal, soulignant que Trump «a écrit l’histoire», mais «dans le sang».
Nice-Matin s’est interrogé, quant à lui, sur le comportement du président américain qui «met en péril la paix du monde». «Que faire avec le Président d’un allié historique dont le comportement, de fait, met en péril la paix du monde ou fait de la géopolitique à trois balles. C’est le cas avec la Corée du Nord de Kim Jong-un qui, après les menaces de Trump dignes d’une cour de récréation, se trouve soudain légitimé sur la scène internationale par un prochain accord avec lui. Ces décisions incohérentes ouvrent une période d’autant plus dangereuse qu’elle aggrave l’instabilité d’un monde déjà en pleine recomposition», a estimé le journal.
La Voix du Nord a considéré, pour sa part, que Donald Trump «se comporte en incendiaire au milieu d’un champ d’explosifs». «Après avoir déchiré l’accord nucléaire avec l’Iran, il ouvre une ambassade américaine à Jérusalem (El-Qods) dont la moitié Est est toujours considérée comme ‘‘occupée’’ par Israël depuis 1967 aux yeux de la communauté internationale», a-t-il relevé, déplorant qu’entre «ses promesses de campagne et les risques d’embrasement de toute une région du monde, voire de la planète entière, Donald Trump n’a aucune hésitation».
Lundi, rappelle-t-on, au moment où se déroulait l’inauguration de l’ambassade américaine, plus d’une cinquante de Palestiniens ont été tués et des centaines d’autres blessés sous les balles assassines de l’armée de l’occupation israélienne.
R. I.
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