La campagne s’amplifie : les imams «importés» indésirables en France
Par R. Mahmoudi – Après la sortie de l’ex-Premier ministre Manuel Valls, appelant ouvertement à l’annulation des accords signés avec des pays musulmans pour l’envoi d’imams durant le mois de Ramadhan, le journal parisien de droite Le Figaro prend le relais, en publiant un sondage ouvert à ses lecteurs, et dont la question est : «Approuvez-vous la venue en France de 300 imams étrangers pour le Ramadhan ?»
La manière pernicieuse dont est posée la question ne laisse aucun doute sur la volonté de ce journal d’orienter l’opinion. Résultat : plus de 90% des réponses sont défavorables, même si, dans les commentaires, beaucoup de lecteurs relèvent les incohérences de la politique française en matière de gestion du culte musulman et dénoncent le deux poids deux mesures s’agissant, notamment, les relations privilégiées qu’entretient la France avec l’Arabie Saoudite, qui est pourtant montrée comme la matrice de l’idéologie salafiste.
Dans un article accompagnant le sondage, et publié à la Une, Le Figaro rappelle les propos de Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et des Sports dans le dernier gouvernement Fillon (2010 et 2012) sur la question. Interrogée, fin mars, par le même quotidien, cette fille de harki algérien décrivait le détachement de religieux en France pour la période de Ramadhan, dont une partie vient d’Algérie, d’«hérésie».
Lundi denier, Manuel Valls a prôné la réorganisation d’un islam «français ou européen» qui coupe ses liens avec ses pays d’origine. «Il faut construire un islam français ou européen, a-t-il dit, et il faut couper tous les liens avec les pays tiers, même les pays d’Afrique, même l’Algérie, la Tunisie, le Maroc», a-t-il souligné.
Le député LREM s’opposait ainsi catégoriquement à tout envoi d’imams algériens ou d’autres pays maghrébins pendant le mois de Ramadhan, sachant qu’il existe un accord ratifié entre Paris et Alger, notamment pour l’envoi de 100 imams en France pour cette année.
Signé en mars dernier, cet accord entre dans le cadre de la promotion d’«un islam de modération», en France. Selon le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, ces imams ont été sélectionnés sur la base de critères très stricts.
R. M.
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