Palestine trahie
Par R. Mahmoudi – Le titre de la célèbre pièce de théâtre écrite par Kateb Yacine en 1977 est plus que jamais d’actualité après le carnage perpétré par l’armée d’occupation israélienne à Ghaza face au silence assourdissant des gouvernements arabes et de leurs organisations.
Quarante ans plus tard, l’histoire se répète avec toujours, en toile de fond, la poussée hégémonique des monarchies du Golfe qui, monnayant aides financières, avaient réussi à détacher le plus grand soutien de la lutte palestinienne à l’époque, à savoir l’Egypte, et à l’aseptiser jusqu’au jour d’aujourd’hui. Car, si l’Egypte d’Anouar Al-Sadate ne s’était pas retirée sitôt et dans la précipitation de la bande de Ghaza, où elle avait le statut d’autorité administrative, les choses ne se seraient pas dégradées à ce point et les Israéliens n’auraient sans doute pas pu se permettre d’agir avec une telle impunité.
Aujourd’hui, le blocus imposé par l’Arabie Saoudite et ses alliés égyptiens et émiratis sur les derniers mouvements de résistance qui activent encore, y compris sur l’OLP qui a pourtant accepté de se soumettre aux accords d’Oslo, achève d’isoler tout le peuple palestinien de son environnement arabe sans lequel cette cause noble n’aurait pas pu survivre et n’aurait pas eu cette aura universelle et emblématique dont elle jouit.
Mais, comme nous l’enseigne l’histoire passée et pour rester dans l’œuvre de Kateb Yacine, à chaque fois qu’il y tentation de normalisation avec Israël (l’Egypte en 1978, l’Arabie Saoudite aujourd’hui), et à chaque fois qu’il y a tentative de trahison, les Palestiniens «redoublent de férocité». Ils radicalisent leur lutte et obligent, au final, les Arabes à se repentir.
R. M.
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