Louisa Hanoune : «Notre priorité est de faire partir ce régime politique !»
Par Hani Abdi – La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a vivement dénoncé les pratiques du régime en place qui multiplie les atteintes aux libertés et aux droits des Algériens.
Intervenant lors d’une réunion de son bureau politique, la pasionaria du PT a affirmé que «c’est le pouvoir en place qui empêche le vivre-ensemble en Algérie». «Quand l’Etat et les partis de la majorité fêtent la Journée internationale du vivre-ensemble, c’est pour moi une véritable mascarade. Car, les conditions nécessaires pour le vivre-ensemble sont inexistantes dans notre pays en raison de la ségrégation, des disparités sociales énormes, du fossé qui se creuse davantage entre le citoyen et le pouvoir, de l’atteinte aux droits et aux libertés, du mauvais traitement des migrants clandestins…», a relevé Louisa Hanoune pour qui le pouvoir en place constitue un véritable danger «pour la cohésion et la souveraineté nationales».
«Ce pouvoir financier constitue le principal danger pour la paix, la sécurité et la cohésion nationale», a-t-elle insisté, affirmant qu’au Parti des travailleurs «la priorité est à la mobilisation pacifique pour faire partir ce régime politique et rendre la parole au peuple pour l’élection d’une assemblée constituante». Cela, a ajouté Louisa Hanoune, «afin que les Algériens exercent pleinement leur souveraineté». «C’est de cette manière que nous allons fortifier l’Algérie de l’intérieur afin de la prémunir contre les risques extérieurs», a-t-elle poursuivi.
Louisa Hanoune a vivement critiqué la loi de finances complémentaire 2018 et les nouvelles taxes qu’elle contient. «Le recrutement, les salaires et les primes sont toujours gelés. La formation est aussi gelée, hormis le secteur de l’Education. Et même l’Education ne pourrait pas former, parce que 90% de son budget va dans le paiement des salaires. Les universités s’enfoncent dans la médiocrité et le manque de moyens humains et matériels», a dénoncé Louisa Hanoune qui considère que «même l’augmentation décidée des pensions de retraite constitue une provocation de plus». «Pour la plupart des retraités, c’est de la poudre aux yeux, parce que le seuil maximal de 5% ne va nullement faire sortir ces retraités de leur situation de dénuement. Car, bénéficier de 5% d’augmentation pour une pension de retraite de 20 000 DA ne changera rien. C’est même méprisant», a-t-elle enchaîné, affirmant que «ceux qui ont élaboré les lois de finances de ces dernières années, en particuliers la loi de finances complémentaire de 2015 qui a réduit de 50% la TAP. Cette réduction a mis en difficulté les deux tiers des communes».
Et pour elle, «ceux qui ont conçu la loi de finances 2018 méprisent les souffrances de la majorité des citoyens dont le pouvoir d’achat est mis à rude épreuve par la multiplication des taxes». «Ils sont en train de préparer le terrain pour une rupture totale entre le citoyen et l’Etat», a-t-elle averti, précisant que «ce projet de loi passera par décret et, donc, ne pourra pas être débattu ou amendé».
H. A.
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