France : Macron présente son nouveau programme pour les banlieues

France Emmanuel
Le président français, Emmanuel Macron. D. R.

Le président français, Emmanuel Macron, a présenté, mardi matin, une série de mesures axées sur l’éducation, l’accès à l’emploi et la lutte contre les discriminations dans les quartiers populaires au cours d’un discours tenu depuis l’Elysée.

Des membres du gouvernement dont la secrétaire d’Etat à l’égalité hommes/femmes, Marlène Schiappa, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, et le Premier ministre, Edouard Philippe, ont assisté à la présentation.

S’exprimant à l’occasion, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo, qui avait remis il y a quelques jours à Emmanuel Macron un précieux rapport sur les banlieues dressant un état des lieux général, a rappelé que «les banlieues ne demandent pas d’assistance mais une place au sein de la République», affirmant qu’elles sont «une partie de la solution».

«Le Conseil présidentiel des villes a été installé officiellement aujourd’hui», a annoncé Macron. Ce Conseil est constitué de personnalités investies dans la question des cités, comme par exemple, l’humoriste Yassine Belattar ou le militant associatif Majid El-Jarroudi.

Selon le président Macron, «la quatrième génération ne croit plus aux discours politiques». Il estime, en outre, qu’«il faut en finir avec les assignations à résidence qui font que lorsque vous êtes né à un endroit vous ne pouvez plus vous en sortir». «Ce qu’il nous faut dans les quartiers, ce sont les mêmes droits mais les droits réels», a-t-il déclaré, avant d’affirmer que «l’égalité des chances est une politique de l’émancipation et de la dignité».

Emmanuel Macron a fustigé le fait que «depuis des décennies, l’Etat a remis dans ces mêmes quartiers les populations les plus fragiles», ajoutant qu’«il  faut arrêter de mettre les publics les plus en difficulté, les primo-arrivants, dans des quartiers qui sont déjà en difficulté». Il estime notamment que «l’intégration se fait bien quand elle se fait à échelle humaine». Une série de mesures seront mises en place d’ici juillet, date fixée par le chef de l’Etat pour faire un point sur les avancées concrètes de ses propositions en faveur des quartiers populaires. Parmi les initiatives annoncées par le Président figure le «testing», une option qui permettra d’évaluer régulièrement les entreprises privées comme les administrations publiques pour s’assurer qu’elles ne font pas de discriminations à l’embauche à l’égard des populations issues de l’immigration et des quartiers sensibles. Le programme d’Emmanuel Macron prévoit également l’embauche de «1 300 agents qui seront déployés dans les quartiers les plus difficiles».

S’agissant de la lutte contre le trafic de drogue, Macron a annoncé qu’un plan de lutte contre ce trafic sera mis au point d’ici juillet, soulignant que «dans certains quartiers comme à Marseille, il y a un grave problème avec le trafic de drogue et de stupéfiants».

S’agissant de la radicalisation dans les quartiers populaires, le Président a annoncé que les noms des «personnes identifiées comme les plus à risque, qui sont dans un fichier spécifique, et qui sont revus par les préfets» pourront être échangés entre les préfectures de police et les mairies.

D’après les chiffres officiels, environ 7% de la population française vivent dans des quartiers dits sensibles où le taux de discrimination à l’embauche est estimé à 40% engendrant un taux de chômage de 23%. 1 habitant sur 3 y vit en dessous du seuil de pauvreté.

R. I.

Comment (4)

    BEKADDOUR MOHAMMED
    22 mai 2018 - 22 h 36 min

    @ »S’agissant de la radicalisation dans les quartiers populaires…/ »environ 7% de la population française vivent dans des quartiers dits sensibles…
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    ADDITIF : Certains reprochent à l’état français l’échec de sa « politique » d’intégration, l’intégration est impossible pour la tranche d’origine non chrétienne, surtout la tranche musulmane, l’emploi du mot « radicalisation » est inapproprié, le vrai tort est dans le blocage des esprits de ceux qui enseignent l’histoire, ils sont insensibles, comment osent-ils parler de quartiers sensibles, eux qui sont dépourvus de sensibilité !!! Comment le président Macron peut-il dire » NOS quartiers » !!! Ah ! Oui, ça vient de leur « NOS colonies », et bis repetita ! Écoutez les en parler : Nul parmi eux n’a la taille du Problème !

    BEKADDOUR MOHAMMED
    22 mai 2018 - 22 h 16 min

    Il faut avoir vécu en France, depuis l’école primaire, pour savoir que l’état français ne connaîtra plus jamais la paix interne tant qu’il ne s’est pas mis à jour avec tous ces êtres venus d’ailleurs après son histoire coloniale, il est une matière sensible, l’histoire, la France est condamnée à l’écriture d’une version de l’histoire qui met tout le monde d’accord, je sais que ce problème est posé depuis des années, il est l’essentiel, il fait peur, c’est normal car, résolu dans toute sa complexité, il changerait le monde… La France vit l’obsolescence, l’anachronique, le contre nature, bref une « sacrée » crise « identitaire », bref elle bricole, fait du rafistolage etc.

    Felfel Har
    22 mai 2018 - 21 h 46 min

    Pour sauver les banlieues, dortoirs, foutoirs et mouroirs, il faut 1- Donner un travail permanent et décent aux jeunes désoeuvrés , 2- Faciliter l’accés aux logements sociaux ou autres et 3-Mettre fin à la politique ségrégationniste contre des personnes qui sont différentes de couleur, de race, de sexe, de religion. Éliminer la dimension sociale, pourtant consacrée par la Constitution française, c’est semer les germes de la discorde, de la pauvreté,de la précarité, de l’injustice et remettre en question la devise républicaine Liberté, Égalité, Fraternité et on pourrait ajouter Diversité, pour promouvoir le vivre-ensemble harmonieux et paisible. N’enrichir que les riches au détriment du reste de la population (les sans dents) ne fera qu’exarcerber les tensions sociales et mettre en place les ingrédients d’une autre révolution. L’Histoire étant un éternel recommencement, on pourrait alors reprendre le constat fait par Robespierre en 1789 « La royauté est anéantie, la noblesse et le clergé ont disparu, le règne de l’égalité commence ». Que Macron révise ses leçons d’histoire!

    belo
    22 mai 2018 - 20 h 11 min

    Pauvre Macron l’ami intime du grand parrain des trafiquants de drogue qui veut lutter contre eux. Quel dilem !!!

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