Dossier libyen : l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie isolent le parasite marocain
Par R. Mahmoudi – La multiplication des réunions de la tripartite Algérie-Tunisie-Egypte sur la Libye tend, peu à peu, à s’imposer comme un unique cadre sérieux de règlement de la crise libyenne, après notamment l’échec des rounds de négociations entamés dans la ville marocaine de Skhirat. Ce qui a, d’ailleurs, amené le nouvel émissaire onusien, le Libanais Ghassan Salamé, à chercher de nouvelles pistes pour amorcer un véritable processus de paix, loin des incontinences étrangères qui ne font qu’aggraver le conflit.
C’est cette tendance qui ressort de la dernière réunion qui s’est déroulée lundi à Alger, où le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a mis l’accent sur la nécessité de conjuguer les efforts des pays voisins pour trouver une solution à la crise libyenne.
Dans son allocution à l’ouverture de la réunion de la tripartite, le chef de la diplomatie a clairement signifié que «la multiplicité des initiatives pour résoudre la crise libyenne est de nature à perturber le processus de règlement et à aggraver les dissensions internes», faisant allusion notamment à l’offre marocaine qui n’a fait qu’envenimer la situation entre les différents protagonistes libyens. Soutenus par Paris, les accords dits de Skhirat n’ont pas abouti parce que, d’abord, leurs présumés garants n’ont aucun intérêt commun avec la Libye. Aussi, ces accords ne contiennent aucune clause contraignante susceptible d’imposer l’arrêt des hostilités entre les deux camps rivaux (Tripoli et Tobrouk). Ce qui laisse le champ libre aux milices du maréchal Haftar pour continuer à imposer leur hégémonie sur le pays, tantôt au nom de la lutte contre les groupes terroristes, tantôt au nom de la volonté de faire respecter l’autorité de l’Etat.
C’est pourquoi, l’Algérie et les deux autres pays voisins de la Libye insistent sur la priorité de redoubler d’efforts pour accompagner un processus politique fondé sur le dialogue national et la réconciliation entre toutes les parties libyennes.
R. M.
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