Les islamistes n’excluent pas un «limogeage imminent» d’Ouyahia
Par R. Mahmoudi – Si les amendements apportés à la dernière minute à la loi de finances complémentaire sur injonction du président de la République sont unanimement interprétés par les partis de l’opposition comme un énième «rappel à l’ordre» du Premier ministre, voire comme un désaveu pour certains dirigeants islamistes, c’est l’occasion d’appeler au départ d’Ahmed Ouyahia et à un remaniement profond de l’Exécutif.
C’est le cas du chef du mouvement Ennahda, Mohamed Hadibi, qui n’exclut pas le limogeage d’Ahmed Ouyahia dans les prochains jours. Dans une déclaration au journal arabe Al-Raï al-Yawm, Hadibi explique que «des signes de changement sont perceptibles». Selon lui, «plusieurs faits survenus ces derniers temps ont révélé à l’opinion publique les priorités de l’heure et la façon dont sont gérées les affaires de l’Etat». Enfonçant le Premier ministre, le dirigeant islamiste considère qu’«il y a un fossé entre ceux qui représentent la profondeur politique et sociale de la stabilité de l’Etat et ceux qui veulent mettre en œuvre des mécanismes pour justifier sa gestion et son échec», allusion à Ahmed Ouyahia.
Dans le même sillage, le leader d’Ennahda estime que le chef de l’Etat «a le droit de protéger son programme s’il voit que le gouvernement menace ce programme, et d’intervenir par des décisions opportunes». C’est le cas des dernières propositions du gouvernement qui, selon Hadibi, «étaient sur le point d’embraser le front social».
Ce dirigeant islamiste ne cache pas son vœu de voir le chef de l’Etat se passer des services d’Ahmed Ouyahia sous prétexte que l’Algérie a, d’après lui, «besoin d’un gouvernement capable de gérer la situation complexe que traverse le pays à cause de la crise financière et économique induite par l’effondrement des prix du baril sur les marché internationaux».
R. M.
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