Messahel : «L’Algérie est engagée dans le processus d’intégration économique de l’Afrique»
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a rappelé jeudi à Alger l’engagement «permanent» de l’Algérie dans le processus d’intégration économique de l’Afrique dans lequel elle s’est investie dans la réalisation d’importants projets structurants renforçant les atouts du continent dans le domaine. «Il me plaît ici de rappeler l’engagement permanent de l’Algérie au profit du processus d’intégration économique du continent», a-t-il déclaré dans une allocution à l’occasion de la célébration en Algérie de la Journée de l’Afrique en présence des membres des membres du corps diplomatique accrédité à Alger. Il a souligné à cet égard que l’Algérie «s’est investie dans la réalisation de projets régionaux structurants qui confortent les atouts économiques du continent, comme la route transaharienne Alger-Lagos, la dorsale transaharienne à fibre optique Alger-Abuja et le gazoduc Alger-Lagos».
Pour M. Messahel, «la réalisation de projets régionaux intégrateurs, identifiés dans le cadre du Nepad et inscrits dans l’agenda 2063 et dans son premier plan de mise en œuvre 2013-2023, de même que l’instauration à Kigali en mars 2018 de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf) ne manqueront pas de renforcer le commerce et les investissements intra-africains». Dans le même sillage, il a relevé que «la décision de l’Union africaine de lancer, en janvier 2018, le marché unique du transport aérien africain qui ne manquera pas d’améliorer la connectivité du continent, d’accroître le commerce et les investissements transfrontaliers et de créer des emplois conséquents». Sur le plan politique, «la mise en œuvre de l’architecture de paix et sécurité de l’Union africaine a donné lieu à des résultats appréciables dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits», a-t-il souligné, ajoutant que «pour importantes qu’elles soient, ces avancées restent insuffisantes devant l’ampleur des défis que représentent l’instabilité, l’insécurité, la persistance de conflits et le terrorisme qui menacent et entravent considérablement les efforts de développement du continent».
Ces menaces, a noté le ministre, «ont contribué à l’apparition de nombreux fléaux, tels que le crime organisé, le trafic de drogue, le trafic d’armes, la traite des êtres humains et les flux migratoires illicites qui ont pris ces dernières années des proportions alarmantes», saluant dans ce sens «l’effort collectif consenti par les pays africains pour faire face efficacement à ces défis et réduire les fléaux». Il a souligné aussi «la pertinence de la démarche visant à la prévention des conflits en s’appuyant sur des politiques efficaces de déradicalisation et sur le développement socioéconomique qui reste le meilleur rempart contre l’insécurité et l’instabilité». M. Messahel a indiqué dans ce sens que dans sa longue quête en vue d’assurer sa stabilité, l’Afrique «doit prendre en main sa sécurité à travers une démarche d’appropriation et de promotion du dialogue et de la réconciliation afin de parvenir à des solutions politiques durables», précisant que «cela est valable au Sahel, au Mali, en Libye et dans d’autres zones de conflits en Afrique».
S’agissant de la question du Sahara Occidental, il a réaffirmé «le soutien de l’Algérie aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel pour le Sahara Occidental, en vue d’une reprise sans délais des négociations directes entre les deux parties en conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, sans conditions préalables et de bonne foi, pour parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable assurant l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, conformément à la résolution que le Conseil de sécurité a adoptée le 25 avril dernier», ajoutant que «l’Algérie, en tant que pays voisin, continuera, comme par le passé, à apporter son plein soutien à ces efforts et à ceux de l’UA à ce sujet». Par ailleurs, M. Messahel a exprimé «la profonde gratitude» de l’Algérie à l’ensemble des pays africains et à l’UA pour «le soutien précieux» qu’ils ont apporté à la consécration du 16 mai comme «Journée internationale du vivre-ensemble en paix», estimant que la résolution 72/130 qui a instauré cette journée «est fortement inspirée par les principes et les valeurs essentiels qui sont à la base du panafricanisme, tels que la solidarité, la tolérance et le respect de l’autre».
Il a rendu par la même occasion «un vibrant hommage non seulement aux pères fondateurs du panafricanisme et de la renaissance de l’Afrique, qui ont bâti, le 25 mai 1963, les fondements de ce qui est devenu aujourd’hui l’UA, mais également à tous ceux qui ont milité et continuent d’œuvrer depuis l’ère des indépendances en vue de donner tout son sens à l’émancipation du continent africain».
R. N.
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