Dépôt de plainte contre les instigateurs de l’interdiction du concert raï à Béjaïa
Par Rabah A. – Nouveau rebondissement dans l’affaire du gala de la musque raï interdit à Béjaïa. Réagissant à la polémique suscitée par l’annulation d’une soirée musicale prévue, samedi, à la Maison de la culture de Béjaïa avec le chanteur Cheikh Mamidou, l’agence New Life, chargée de l’organisation de ce spectacle, pointe du doigt les administrateurs de la page Facebook «Béjaïa, sois l’observateur», et annonce son intention de déposer plainte pour «diffamation», tout en demandant des dédommagements pour toutes les pertes subies à cause du tapage que cela a suscité au sein de l’opinion publique à l’échelle nationale.
Dans un courrier adressé aux admins de cette page, les responsables de cette agence affirment que la décision d’annulation dudit spectacle n’a été prise que sous la pression populaire provoquée exclusivement par la campagne menée par cette page, démentant ainsi toute intervention des autorités locales ou des députés dans cette affaire.
Au sujet des critiques visant «la qualité» du spectacle, les responsables de l’agence affirment être en situation régulière, et promettent de présenter tous les documents officiels inhérents à l’organisation du spectacle controversé. «Ce chanteur (Mamidou, ndlr), lit-on dans le courrier, n’est pas un sioniste mais un citoyen algérien, qui a sa carte d’artiste reconnue qui lui a été livrée par un organisme relevant du ministère de la Culture.»
Par ailleurs, le député indépendant Braham Bennadji a réagi à cette polémique, en démentant toute implication dans la campagne menée pour l’interdiction du spectacle, après que son nom eut été cité par la page «Béjaïa, sois l’observateur», comme étant le principal instigateur de cette campagne.
Le député de Béjaïa explique qu’il avait, effectivement, pris attache avec la direction de la Maison de la culture, mais pour protester contre la déprogrammation d’une activité prévue avec une association humanitaire d’Amizour. Il affirme n’avoir sollicité aucune autorité pour annuler ce gala mais tient à apporter son soutien au directeur de la Maison de la culture qui, selon le député Bennadji, «ne cesse de subir l’abus d’autorité du nouveau directeur de la culture».
«Je suis, et reste, un militant de la liberté d’expression de toutes les cultures sans exception», assène-t-il, tout en militant «pour que les espaces culturels de ]sa[ wilaya soient d’abord au service de la culture locale et amazighe».
R. A.
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