Contribution de Nouredine Benferhat – Israël et le poison de théories racistes
Par Nouredine Benferhat – L’historien français, Marc Block, assassiné par les Allemands, considérait que la défaite de la raison interdit à l’imagination d’être généreuse et cite ces paroles d’Hitler : «Nous avons raison de spéculer sur les vies plutôt que les vertus des hommes (…)».
L’histoire se répète. Les victimes d’hier se transforment en bourreaux, pratiquent les mêmes méthodes et, à l’instar des nazis, justifient avec cynisme la barbarie et banalisent l’horreur. L’Etat sioniste, enfermé dans sa haine de l’Arabe, du même ordre que celle du nazi pour le juif, a utilisé sans état d’âme les armes les plus meurtrières de l’arsenal américain contre des civils libanais et teste pour le comte du Pentagone, sur la population assiégée de Ghaza, un nouveau type d’armes encore plus redoutable et plus destructeur appelé Dimes (Deuse Insert Metal Explosive).
L’usage de ces armes a été dévoilé par des journalistes de la chaîne italienne Rai24, qui a fait procéder à l’analyse des particules recueillies sur des victimes, laquelle a révélé «une grande concentration de carbone et de présence de matériaux inhabituels comme le tungstène, l’aluminium et le cuivre». Où est l’indignation du monde dit civilisé qui s’insurge pour une «bombinette» coréenne et cautionne par son silence les crimes contre l’humanité commis par Israël ? Ces méthodes, dont la sauvagerie dépasse l’entendement, nous interpellent et nous obligent à nous demander comment on en arrive à ce stade d’inhumanité.
Est-ce le poison des théories racistes importées d’Occident par les colons juifs européens qui les avaient subies ou est-ce un héritage religieux ? Peut-être les deux. Le monde occidental, qui se réclame de la judéo-chrétienté, refoulant l’héritage grec et musulman, a produit les horreurs dont l’histoire témoigne. Quant à la religion, elle peut véhiculer la violence dans certains textes. Aussi dit-on dans la Bible : «Au retour de l’expédition de Josué contre le pays de Canaan, Moise lui demande s’il a tout détruit. Josué lui répond qu’il a épargné les femmes et les enfants et les vieillards. Il lui intime de retourner, de tuer tout le monde et de ne ramener que les vierges».
C’est faire injure à nos amis et aux penseurs savants et artistes juifs dont l’apport à l’humanité a été considérable et a beaucoup contribué à l’essor de la raison dans le monde occidental que de ne retenir que cela. Comme il serait intellectuellement malhonnête et moralement condamnable de relier une religion à la violence comme l’a fait le pape Benoît XVI à propos de l’islam, ne citant d’une controverse que le point de vue d’un chrétien au demeurant empereur en guerre contre des musulmans. Bien au contraire, nous nous insurgeons contre pareille dérive, car aucune religion n’est responsable de la déviation des hommes.
La barbarie israélienne, dont les sommets semblaient avoir été atteints du temps de Sharon, dépasse l’imagination. Elle défie l’impensable dans l’horreur et l’abjection. Elle est la conséquence d’un nationalisme nourri de mythes racistes et construit sur la supériorité de l’homme juif et le déni ainsi que le mépris du Palestinien, légitime propriétaire de la terre. Si les dirigeants israéliens sont passibles du tribunal international, nous savons que beaucoup d’Israéliens pratiquent la téchouva (repentance) pour se détourner du mal. «Et si le méchant se détourne de la méchanceté qu’il commet, s’il applique le droit et la justice, il maintiendra son âme en vie», a dit Ezechiel.
N. B.
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