FFS : «Le projet de loi sur la santé est une trahison de l’Etat social»
Par Hani Abdi – Les sénateurs du Front des forces socialistes (FFS) ont vivement dénoncé le projet de loi sur la santé, présenté aujourd’hui devant le Conseil de la nation. Dans une déclaration rendue publique en marge de la plénière, les sénateurs du plus vieux parti de l’opposition ont considéré ce projet de loi sur la santé adopté par l’Assemblée populaire nationale comme «un acte de trahison pour l’Etat social».
Le FFS, qui a déjà rejeté le texte à l’APN, confirme donc sa position en refusant de donner sa caution à un projet de loi qui vise le démantèlement de la gratuité des soins. «Le projet de loi proposé traduit une vision dangereuse du système de santé. Il contient une atteinte franche au droit fondamental aux soins», affirment ces sénateurs qui se réfèrent à l’article 66 de la Constitution qui stipule que «tous les citoyens ont droit à la protection de leur santé. L’Etat assure la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques. L’Etat veille à réunir les conditions de soins pour les personnes démunies».
Pour le FFS, il y a dans ce projet de loi un recul non déclaré sur les acquis en matière de santé. Le plus vieux parti de l’opposition estime que ce projet de loi est un prélude au désengagement graduel de l’Etat du financement de la santé. Autrement dit, c’est la fin programmée de la gratuité des soins. Cela en transférant le financement des actes de soins aux organes de sécurité sociale.
Le FFS souligne dans sa déclaration que l’examen de ce projet de loi coïncide avec la grève des médecins résidents qui réclament un système de santé plus performant. Les sénateurs du FFS expriment dans ce sillage leur total soutien aux revendications des médecins résidents et imputent l’entière responsabilité du pourrissement de la situation au gouvernement qui refuse de donner des solutions à des problèmes concrets posés par cette catégorie du corps médical. Le FFS appelle ainsi le gouvernement à satisfaire les revendications des médecins résidents, mais aussi à ouvrir un débat national sur le projet de loi sur la santé.
H. A.