Quand le dictateur d’Ankara Recep Tayyip Erdogan fait la loi en France
Par Kamel M. – Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a actionné ses agents en France pour retirer des affiches le qualifiant de dictateur. Les affiches en question représentent la Une de l’hebdomadaire français Le Point qui a consacré un numéro spécial titré «Le dictateur. Jusqu’où ira Erdogan ?».
Le média français de droite a dénoncé cette action qu’il qualifie de «harcèlement» et affirmé que la campagne d’affichage du Point «est maintenue sur tout le territoire» français. «Dès samedi, Le Point a demandé le rétablissement des affiches dans les kiosques, ce qui fut fait dans les deux heures», souligne l’hebdomadaire.
Le Point s’est penché sur les réseaux du régime d’Ankara en France, mais s’est également intéressé à ce qu’il appelle «l’offensive» d’Erdogan en Algérie.
«En Turquie, Erdogan fait emprisonner les journalistes qui ne lui plaisent pas. En France, les partisans du chef de l’Etat turc font retirer les affiches des journaux qui ne leur plaisent pas», s’est indigné Le Point qui dévoile les crimes de celui qui a mis en prison 60 000 opposants et fait licencier quelque 200 000 fonctionnaires après le coup d’Etat avorté de juillet 2016.
L’hebdomadaire français évoque une campagne de harcèlement, d’insultes, d’intimidation, d’injures antisémites et de menaces sur les réseaux sociaux qui dure depuis une semaine et accuse «les sympathisants de l’AKP» de «s’attaquer aux symboles de la liberté d’expression et de la pluralité de la presse». Il pointe une «pseudo-ONG servant de faux nez à l’AKP en France» qui attribue à Erdogan le titre de «Mandela du XXIe siècle» «Peut-être. Mais Nelson Mandela ne faisait pas enfermer ses opposants, ni des juges, ni des journalistes. Il ne faisait pas non plus de nettoyage ethnique chez ses voisins, comme Erdogan le fait en Syrie», a rétorqué Le Point.
K. M.
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