Les islamistes appellent les autorités à censurer les programmes télévisés
Par R. Mahmoudi – Décidément, les islamistes ne ratent aucune occasion pour se montrer comme les gardiens de la morale publique et des «valeurs de la société». Au lieu de se plaindre de la mauvaise qualité des produits télévisuels qui sont proposés aux Algériens, et notamment de la faillite totale enregistrée cette année en matière de feuilletons et de séries télévisées, très prisés pendant le mois de Ramadhan, ces gardiens du temple s’attaquent à des aspects tout à fait secondaires.
C’est le cas de la députée de l’alliance islamiste Ennahda-Adala-Binaa, Samia Khemri, qui a adressé une question orale au ministre de la Communication dans laquelle elle critique le contenu des programmes diffusés par les différentes chaînes de télévision, algériennes à l’occasion du mois de Ramadhan, en y voyant à la fois «une atteinte flagrante à la sacralité du mois de Ramadhan» et «une violation des constantes de l’identité algérienne, notamment les langues arabe et amazighe» (sic).
Dans sa question, l’élu islamiste pointe du doigt certaines émissions proposées aux familles algériennes, comme les «Caméras cachées», qui, dit-elle, «contiennent trop de violences verbales qui égratignent la pudeur et exaspèrent les esprits».
Cette députée croit que beaucoup de citoyens se sentent indignés et révoltés par «tant d’immoralité et d’impudeur» dans ces programmes, mais ne savent pas «à qui se plaindre». Elle se charge alors de demander officiellement au ministre de la Communication, Djamel Kaouane, d’actionner l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), en la laissant exercer ses «pleines prérogatives» pour censurer ces programmes qu’elle juge tout simplement «contraires aux lois en vigueur et aux constantes nationales, et nocifs à notre pays et à ses mœurs».
R. M.
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