Intrigant message d’une journaliste à Bouteflika à partir de Bruxelles
Par Karim B. – Une journaliste algérienne s’est adressée au président Bouteflika dans un message vidéo enregistré au siège de l’Union européenne, à Bruxelles. La journaliste, qui s’affiche clairement derrière le drapeau de l’Union européenne, profère de graves accusations à l’encontre du frère du chef de l’Etat, Saïd Bouteflika, et exhorte le président de la République à quitter le pouvoir.
Au nom de qui parle la journaliste qui annonce la création prochaine d’une télévision «soutenue» – c’est-à-dire financée – par l’Union européenne ? L’ancienne correspondante de l’ENTV et de Khalifa TV en Belgique commence par édulcorer son intervention, en rappelant le «mémorable discours» prononcé par Bouteflika devant l’Assemblée générale des Nations unies. Un compliment qui prélude un appel indirect à Abdelaziz Bouteflika de se retirer de la vie politique : «Quarante-quatre ans ont passé et vous voilà assis sur une chaise roulante, le regard hagard et la bouche béante», lance-t-elle à l’adresse du probable candidat à sa propre succession en 2019.
La journaliste pointe un doigt accusateur en direction de Saïd Bouteflika et des «barons du régime» dont elle insinue qu’ils auraient pris en otage le Président qui «n’est plus qu’un amas de chair exposé au monde, en dépit du mépris de toute une nation», les accusant de s’être «arrogé le droit de disposer» de lui. Agrémentant sa «conférence» d’une leçon de morale sur la dignité et le droit, la journaliste, qui a délibérément choisi de mettre en valeur l’emblème de l’Union européenne, veut-elle faire comprendre à l’opinion publique qu’elle serait mandatée par cette institution pour s’adresser ainsi au Président algérien ? L’Union européenne devra sans doute s’expliquer sur cet amalgame voulu par la conseillère de presse à l’ambassade du Qatar auprès de l’Union européenne.
Les termes utilisés par l’ancienne chargée des relations auprès des monarchies du Golfe à la Commission européenne sont d’une virulence inattendue, et le lien prémédité que l’auteure de l’enregistrement vidéo réalisé à partir de la capitale européenne fait avec l’instance dirigeante de l’Europe intrigue.
«Vous ne pouvez plus tolérer d’être traité comme un objet», affirme encore la journaliste qui lit sur un prompteur son «discours» préparé à l’avance et prononcé à la façon d’une personnalité politique aux ambitions inavouées.
Est-ce l’Union européenne qui demande à Bouteflika de démissionner et de se débarrasser de son frère ou cet enregistrement est-il la première salve d’une campagne «soutenue» par l’Union européenne contre un cinquième mandat ?
K. B.
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