Les Algériens de France indignés par les contrôles au faciès à Paris
Par Hani Abdi – Le contrôle au faciès reprend de plus belle en France. Selon le journal français Mediapart, «des agents de la Direction de la répression des fraudes ont été réquisitionnés mercredi matin pour des ‘‘contrôles de commerces communautaires’’». Leur opération est justifiée par la lutte contre la radicalisation. Mais l’argumentaire de ces agents est loin d’être convaincant. Citant des sources syndicales, Mediapart affirme qu’«une note des services de renseignement démontre le caractère injustifié de ces contrôles dont ils estiment, par ailleurs, n’avoir nullement à s’occuper».
Le pire, selon le média d’Edwy Plenel, est que ces agents de la répression des fraudes, qui ne s’arment généralement que d’un cartable et d’un crayon pour effectuer leurs contrôles, étaient, mercredi matin, dans le XXe arrondissement de Paris accompagnés d’une dizaine de policiers, dont certains étaient munis de gilets pare-balles et de fusils-mitrailleurs. Les syndicalistes de la CGT, mais aussi ceux de la CFDT ont désapprouvé cette démarche sans aucune base juridique.
Interrogé par Mediapart, la Préfecture de police de Paris s’est contentée de répondre que «ces opérations sont régulièrement effectuées dans le cadre des comités opérationnels départementaux antifraude et (qu’)elles sont encadrées par la loi». Cette opération a choqué la communauté algérienne en France, qui possède beaucoup de restaurants à Paris. Nombreux ceux qui ont dénoncé cette opération. «L’association des politiques publiques au schéma du choc des civilisations semble bien mise en œuvre par nos dirigeants. La France coloniale est aux manettes : est-il encore possible d’éviter le pire ?» se demande un Algérien qui a réagi à l’article de Mediapart.
«C’est une honte, et avec ce genre d’orientation politique, on va donner des leçons de droits de l’Homme, de justice, de démocratie…», ajoute-t-il non sans désolation. Il s’étonne ainsi que «certains continuent de s’interroger et proposent à l’opinion des expertises sur les raisons de l’expansion du FN et de l’extrême droite en France». «Mais la réponse est simple : tout le monde fait ce que dit le FN», estime un autre Algérien vivant en France.
Ce contrôle au faciès intervient dans un contexte où la France ferme progressivement son sol aux Algériens au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière.
H. A.
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