Le FMI préconise à l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur
Par R. Mahmoudi – Dans un nouveau rapport sur la situation économique en Algérie, publié vendredi 1er juin, le Fonds monétaire international (FMI) brosse un tableau peu reluisant et appelle à la poursuite de l’assainissement des finances publiques et l’application de «réformes structurelles ambitieuses» en vue de faciliter la diversification du modèle de croissance et de soutenir le développement du secteur privé.
L’institution financière internationale salue le «dosage de mesures» prévu par les autorités algériennes, à savoir une augmentation des dépenses budgétaires en 2018 suivie par la reprise de l’assainissement des finances publiques à moyen terme, le financement monétaire des déficits budgétaires, des restrictions temporaires aux importations, ainsi que des réformes structurelles visant à diversifier l’économie.
Pour les rédacteurs du rapport, si ce choix peut offrir «un répit» à l’économie à court terme, il fait également peser des «risques considérables» sur les perspectives économiques. Ils soulignent que cette approche aura comme conséquence probable d’exacerber les déséquilibres budgétaires extérieurs, d’alimenter l’inflation, d’accélérer la diminution des réserves de change, d’aggraver les risques pour la stabilité financière et, en fin de compte, de ralentir la croissance.
Après ce constat, le FMI préconise de mener un assainissement progressif des finances publiques dès 2018, sans recourir au financement par la Banque centrale, «mais en s’appuyant sur une variété de mécanismes de financements, dont l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin».
Sur un autre plan, le FMI encourage «les efforts visant à mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures, à améliorer l’efficience et la gestion des dépenses publiques, ainsi qu’à élargir les réformes des subventions, tout en protégeant les populations pauvres».
Concernant le secteur privé, les rapporteurs du FMI saluent l’intention des autorités d’appliquer des réformes visant à améliorer le climat des affaires, en facilitant l’accès au crédit, ainsi qu’en renforçant la gouvernance, la transparence et la concurrence, tout en exhortant les autorités à «continuer d’ouvrir l’économie au commerce extérieur et à l’investissement direct étranger».
R. M.
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