Les médecins résidents décident la non-reprise de l’activité de garde
Les médecins résidents, en grève depuis 7 mois, ont décidé dimanche la non-reprise de la participation à l’activité de garde, qu’ils avaient annoncée la semaine dernière pour ce jour, mais conditionnée par des négociations fructueuses, avant cette date, avec la tutelle, a-t-on appris auprès du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Dans une déclaration à l’APS, le docteur Sofiane Bensebaa, membre du bureau national, a indiqué qu’après avoir annoncé le 27 mai dernier son intension de reprendre l’activité de garde à partir du 3 juin et de poursuivre les négociations et le dialogue avec le ministère de la Santé, envisageant même un dénouement total en cas de propositions satisfaisantes, et face à l’absence de toute démarche de la tutelle dans ce sens, le Camra est contraint de poursuivre la grève et le boycott de l’activité de garde.
Le docteur Bensebaa a fait savoir que le bureau national du Camra s’est réuni ce dimanche sans donner plus de précisions sur les décisions prises. Le Camra avait annoncé, la semaine dernière après consultation de tous les membres de son bureau, la décision de prendre l’activité de garde, boycottée depuis le 8 mai dernier, «par souci de faire prévaloir l’esprit de dialogue qui permettrait une issue favorable et un dénouement total».
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait appelé début mai 2018 les médecins résidents, en grève depuis le mois de novembre 2017, à la «sagesse», regrettant leur refus d’assurer le service minimum au niveau des points d’urgence et de garde et rappelant que leurs revendications ont été «prises en charge». Réitérant «son engagement et sa disponibilité à la poursuite d’un dialogue responsable, s’agissant de revendications objectives et raisonnables», le ministère de la Santé a cependant déploré «le fait que les représentants des praticiens résidents en sciences médicales formulent à chaque réunion de nouvelles revendications irréalistes dont la finalité tend à maintenir la situation actuelle de statu quo».
Il a rappelé que les résidents en sciences médicales sont des «médecins praticiens en formation post-graduée qui sont astreints à plein temps à participer aux activités de garde d’urgence et de service». Les revendications de ce corps portent sur «l’annulation du caractère obligatoire du service civil, la dispense du service national, la garantie d’une meilleure formation pédagogique et la révision du statut particulier». Le ministère de tutelle a organisé depuis janvier 2018 plusieurs rencontres avec les représentants du collectif et répondu favorablement à certaines de leurs revendications, notamment la réduction du nombre de spécialités concernées par le service civil, l’attribution du logement, l’aménagement et l’équipement des plateaux techniques dans les wilayas d’affectation dans le cadre du service civil, le droit au regroupement familial pour les couples de médecins, le droit à un billet d’avion par année vers les wilayas de l’extrême sud, outre l’autorisation d’exercer une activité complémentaire dans le secteur privé, mais le Camra est resté toutefois «attaché à la grève jusqu’à satisfaction de toutes les revendications».
R. N.
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