Contribution du Dr Arab Kennouche – Les cinq dangers d’un 5e mandat

Bou mandat
Quel avenir pour l'Algérie si Bouteflika rempile pour un cinquième mandat ? New Press

Par Dr Arab Kennouche –L’Algérie s’enfonce-t-elle d’ores et déjà dans une crise politique sans précédent avant même l’échéance d’une élection cruciale pour l’avenir du pays en 2019 ? Est-il encore permis de douter sur le sens véritable d’un appel à un 5e mandat pour le président en exercice, Abdelaziz Bouteflika, alors que ces appels répétitifs par personnalité politique interposée, ou par le canal du FLN, tiennent plus lieu de l’angoisse envers un avenir incertain, que d’une forme plébiscitaire d’exercice du pouvoir politique ? Cet appel intempestif serait-il donc bien plus le symptôme flagrant d’une angoisse que vivrait la nation tout entière, qu’une tentative inespérée de reconduire une administration présidentielle ayant encore des ressources pour sortir l’Algérie de l’ornière ?

Comment faire passer la pilule d’un énième mandat, synonyme de plébiscite, alors que les dernières consultations législatives du peuple ont largement démontré l’isolement du pouvoir politique et son fonctionnement en solo, dans un environnement économique certes tenable, mais tout de même dangereux à long terme ? Selon la même rengaine, celle de la paix sociale contre un retour risqué des islamistes,l’administration présidentielle s’engage sur un fil ténu, hautement dangereux pour le pays en 2019,en feignant de ne pas voir certains dangers pourtant assez transparents.

La mort définitive des institutions politiques algériennes

En se pérennisant au pouvoir de la sorte, depuis le reniement du discours de Sétif de mai 2012,le président de la République, en accord avec l’élite militaire du pays, a véritablement tué dans l’œuf l’embryon de fonctionnement démocratique des institutions du pays, catalysant l’ensemble du processus décisionnel au détriment d’alternatives politiques libres et nourrissant un débat critique inclusif. Il sera désormais très difficile à la fin de l’ère Bouteflika de renflouer le navire Algérie en lui redonnant un semblant d’institutions fiables, crédibles et acceptées par le peuple. Une refondation générale en consultation avec le peuple algérien ne pourra être effective que dans le cas d’une politique de table rase avec l’ensemble des acteurs et des responsables des cinq mandats. La pérennisation de cette administration au pouvoir rendra d’autant plus ardue l’avènement d’un Etat de droit en Algérie qu’elle aura en 20 ans annihilé les germes de l’alternance politique et tué tous les espoirs d’un peuple issus des événements de 1988.La remontée sera dure, voire impossible.

Une classe politique non représentative condamnée à l’affairisme

Ense maintenant au pouvoir, Bouteflika ne perçoit pas les effets psychologiques délétères sur le peuple de ses multiples reniements, dont le plus important reste la promotion d’un projet politique manifesté dans la réforme constitutionnelle de 2016, d’essence démocratique, qui deviendrait lettre morte devant l’insistance à vouloir passer en force, coûte que coûte. Est-il encore possible de douter un tant soit peu des ravages de ce reniement sur les attentes partisanes, les aspirations, les droits du peuple algérien, qui a été abreuvé au tab jnan’namais aujourd’hui confronté à un affairisme sans précédent ?

Personne, au jour d’aujourd’hui, ne peut prévoir la réaction post-traumatique d’un peuple, sidéré et débouté de ses droits fondamentaux sur une si longue période. Encore une fois, à force de reniements et de promesses non tenues, on joue avec le feu d’une nation qui désespère du changement et qui pourrait, un jour, se retourner contre tout marchandage symbolique.

Un peuple qui entrera en clandestinité par débrouillardise

Autre danger imperceptible à la présidence et qui devient le corollaire de son autonomisation surdimensionnée, c’est la sortie forcée du peuple de l’orbite de l’Etat, largement manifeste en ce moment par tous les mouvements sociaux, politiques et même migratoires qui décrivent déjà un état avancé de clandestinité d’une bonne partie de la nation – fragmentation par corps de métier, régionaliste, religieuse.

Un cinquième mandat accentuera ce phénomène de décrochage du peuple par rapport à un Etat perçu comme un adversaire qui ne l’inclut pas dans ses processus décisionnels en le responsabilisant. On ne peut ignorer un tel danger potentiel inhérent à un mandat supplémentaire, puisque l’Etat perdrait le contrôle de sa population poussée à la débrouillardise, ne faisant plus confiance à une classe politique assimilée à un Etat tremplin autiste et insensible aux sirènes du peuple.

Des clivages politico-militaires qui s’aggraveront

Il est de notoriété publique que l’appui au 4emandat du président de la République ne s’est pas fait dans la dentelle et a créé une véritable fissure jusque dans les couches profondes de la société algérienne. On ne peut imaginer un 5emandat sans l’accentuation de cette brisure dans le corps de la nation, se vivant comme un véritable drame et, surtout, fournissant le prétexte à tous les dépassements et à toutes les justifications pour défier une fois de plus l’Etat algérien.

Le problème du cautionnement du 5e mandat devient crucial et se vivrait sur une autre tonalité que celle de ce mandat finissant. Jusqu’à présent, l’ANP s’est tenue à l’écart de cette crise sourde de pouvoir, arguant de la lettre constitutionnelle, mais il ne serait pas étonnant, non plus, qu’elle doive fournir des arguments de taille à une nation désemparée, se sentant flouée une fois de plus. Autant dire que les conséquences d’un 5e mandat seront bien plus prégnantes dans le cas d’un passage en force, l’ANP étant un corps social comme un autre.

Peut-on désirer la stabilité du payset cautionner par la force des choses, en même temps, l’instabilité ? Le temps de la levée des contradictions sera celui du 5e mandat. Mais en mouillant l’ANP, on ne fera que l’éloigner davantage du peuple.

L’Algérie proie idéale de l’axe Paris-Rabat

Inutile, enfin, de souligner qu’une Algérie en état de sidération serait une proie idéale pour ses grands ennemis, qui sont déjà à l’affût pour intervenir. Jouant du décrochage des institutions, de la mort programmée de la classe politique et de l’Etat avancé de déréliction sociale, les ennemis de l’Algérie ne trouveraient pas meilleure fenêtre d’ouverture pour installer leurs ferments déstabilisateurs.

C’est peut-être ce sens qu’il faut déjà octroyer aux sorties agressives de la diplomatie marocaine, mais également à la froideur politique d’un Macron prêt à changer la donne algérienne en jouant le pourrissement interne. En effet, si le peuple, dépité par une reconduction synonyme de supercherie de la démocratie, de l’Etat civil, défie encore la classe politique en refusant le vote et si, dans le même temps, l’ANP peine à cautionner le nouveau-même président, comment les ennemis de l’Algérie s’empêcheraient-ils de s’introduire dans cette faille idoine selon une bonne vieille loi de stratégie militaire, déjà édictée par Sun-Tsi ?

Quoi qu’il en soit, un temps des troubles se profile à l’horizon et peu d’observateurs sérieux pourraient revendiquer un futur radieux à l’Algérie, comme le tentent encore désespérément les thuriféraires du système en place.

A. K.

Comment (35)

    […] consommateurs, ne peut pas non plus tenir la route (lire à ce propos l’analyse pertinente d’Arab Kennouche dans Algeriepatriotique du 4 juillet 2018, «Pourquoi les cartels de la drogue ne peuvent pas prospérer en […]

    Anonyme
    6 juin 2018 - 9 h 33 min

    La constitution a été mâchouillée.
    l’État de droit doit être rétabli, et les choses doivent être remises à leur place pour pouvoir avancer, et sortir le pays du bourbier dans lequel il est plongé.

    Mia
    5 juin 2018 - 12 h 31 min

    J’ai beaucoup de respect pour notre président, c’est un combattant de la révolution algerienne, moudjahid et patriotique , il aime son pays, il n’aurait pas aimé être mis dans cet état là, malheureusement il ne peut pas se défendre, Allah Raleb, il ne peut rien faire il est entre les d’escrocs qui se servent de lui. Allah yikoun maah…. il me fait beaucoup de peine……

    Anonyme
    5 juin 2018 - 6 h 44 min

    Que le président se présente ou non a un 5eme mandat ne changera absolument rien si la constitution est bafoué et le peuple n’a pas son mot à dire dans une élection magouillé d’avance.Ils se debrouilleront pour mettre quelqu’un d’autre du même sérail pour garder le statut quo au détriment du pays.

    Souk-Ahras
    5 juin 2018 - 5 h 41 min

    5ème mandat, système rentier ? Deux constantes uniques dans l’équation Algérienne qui ne comporte ni inconnue ni variable. Fonction linéaire de l’arithmétique de base enseignée au primaire : 2 + 2 = à peu-près 4 ! À peu-près, comme est fait tout le reste d’ailleurs.
    Durant son règne autiste sans partage, désastreux sous tous les angles (social, économique, culturel, financier, etc…), Bouteflika a institutionnalisé la désormais tristement célèbre méthode de s’enrichir vite, sans produire, sans scrupules ni état-d’âme. Méthode mémorisée et tenant lieu de feuille de route par environ 80% de la population dite in-active. Ce comportement induit qui échappe à la loi de la prédiction mathématique, survivra à tout changement opéré.
    En conclusion, notre pays est dans un bourbier indescriptible pour de très longues années encore.

    chanel n°5
    5 juin 2018 - 1 h 25 min

    soyons honnêtes : pour le moment personne ne peut remplacer notre president , c’est dommage qu’il soit malade , donc moi je vote pour lui pour un 5eme mandat en esperant qu’il se retablisse inchallah , car sinon je ne vois pas quelqu’un d’autre que les islamistes qui prendront le pouvoir de force. donc restons soudés derrière le president , peu etre qu’il mettra quelqu’un comme vice president compétant pour diriger au jour le jour. mais surtout pas les islamistes !! vive notre president !.

      Lghoul
      5 juin 2018 - 6 h 08 min

      On est tous honnête. Tu n’as qu’ā voter pour lui, même dans l’au delā. Sais tu qu’il y a encore des femmes et des hommes en Algérie qui ne se plient jamais ? Sais tu que même si votre clan a voulu créer et institutionner l’idolatrie et « L’ouboudiya », ça ne marchera pas avec les femmes et les hommes libres ?

      Lghoul
      5 juin 2018 - 6 h 13 min

      On comprend très bien pourquoi tu voudras qu’il reste sur sa chaise même mort. Le parfum Chanel 5 n’est pas accessible au pauvre algérien de tous les jours. Faut avoir des comptes bien “obèses”au panama et des appartments de grand luxe a paris pour se parfumer au chanel 5…

      Zaatar
      5 juin 2018 - 6 h 21 min

      Mon cher ami chanel n°5, avec la façon dont est géré notre pays, n’importe qui peut être président, n’importe quel Algérien Lambda peut être président, du balayeur et du planton jusqu’aux responsables des institutions et des ministères, en plus de notre président. D’après vous, qu’est ce que fait de plus notre président que ne saurait faire quiconque d’entre nous? En fait il est beaucoup plus problématique qu’un autre à sa place de part son invalidité du à son AVC… Autrement, tout le travail de la présidence est rabâché par les autres… prendre les décisions finales proposées par l’ensemble des équipes est juste une formalité. J’exagère un peu je le sais… mais vous avez bien compris.

      awrassi
      5 juin 2018 - 6 h 36 min

      1) Le FLN actuel est soutenu comme il soutient les zaouias. Quelle différence entre elles et les islamistes ?
      2) Notre actuel président n’est pas l’objet de notre rancoeur; c’est le système qu’il n’a pas voulu ou pu changer qui ruine l’Algérie. Rabbi ichafih

    Anonyme Utile
    5 juin 2018 - 0 h 39 min

    Merci à vous Dr Arab Kennouche, pour cet éclairage réaliste, honnête et patriote. Je partage totalement votre avis. Si le clan de Mr Bouteklika ou lui-même veut un 5ème mandat, c’est qu’il veut enterrer l’Algérie avant son enterrement. Le peuple ne le lui permettra jamais.
    La constitution oblige Mr Bouteflika à démissionner et ne jamais candidater, pour incapacité. Mr Bouteflika et son clan mafieux et prédateur n’échapperont pas au jugement du peuple qui leur demandera des comptes au sujet des 1000 milliards de dollars dilapidés. Veuillez publier.

    le Terroir
    4 juin 2018 - 20 h 52 min

    Le cinquième mandat c’est en quelque sorte la khamsa. Portez là à votre cou, vous serez bien vus, bien protégé et le troisième œil vous serait reconnaissant. Le grand festival du théâtre s’ouvre bientôt dans toutes les villes d’Algérie pour 2018-2019. Le Président va bientôt lancer l’ouverture. Les billets seront bientôt en vente. La Commedia Del Arte et la Caverne de Platon ouvriront leur porte, il y aura du délire, du théâtre d’ombre, des masques, des personnages loufoques, des bouffons, des fourbes, des pantalons, des redoutables seront tous au menu. Les fantômes et les spectres réapparaitront comme de coutume. Tiens, il y aura même la re ouverture du théâtre Belhadjien, mais les moins de 18 ans doivent s’abstenir, le bouloulou fera souvent du théâtre de rue. Il y aura aussi les classiques tels que le joueur de flute Abbessien avec sa petite fille Marka, le troubadour Drebki vous distraira pendant l’entracte, le Ghoul , l’ égyptologue X Mihoubien sera bien entendu avec les divas du Nil, l’entrée sera interdite aux enfants, le Khelil et sa zorna des zaouias, Tliba le colosse de l’ Atlas sera sur les planches de Louh, Louisa et sa boule de cristal, l’ homme Liyahia à chaque fois comme le phénix… et bien d’autres surprises vous attendent.
    DSL pour le délire, je suis dans un cauchemar. Merci à AP.

    MELLO
    4 juin 2018 - 17 h 55 min

    Docteur, vous avez vu juste et votre contribution résume l’état de déliquescence d’un État qui se fragilise. Seulement, j’attendais de votre part une proposition de sortie de crise, puisque le constat est bien là. Allons nous vers la désagrégation de ce pays chèrement sauvé par ce million et demi de martyrs ? L’Algérie ne mérite, aucunement, ce qui lui arrive, alors existe t il cette voie de salut tant rêvée par ces 40 million d’Algériens ?.

    Watani Watani
    4 juin 2018 - 17 h 01 min

    Salam Lkhawa, personnellement en cette période cruciale, je choisirai M. Said Chengriha comme président de république avec un beau costume.

    Gavroche
    4 juin 2018 - 15 h 05 min

    Avec le 5ème mandat, la ligne rouge va être largement franchi et l’armée devra intervenir pour éviter le chaos avec une tel décision. Nous sommes en phase léthargique, réveillons nous et disons NON à la tartuferie du 5ème mandat.

    La Santé du Monde
    4 juin 2018 - 13 h 45 min

    On aime ou on n’aime pas son pays, on aime ou on n’aime pas ses père et mère. Il y a en ce moment l’histoire de la « journaliste belge d’origine algérienne » et ses suites dont le Tweet du représentant à Alger de l’U.E : Quand on sait dans quel état critique est l’U.E, (J’ai suivi hier les propos de Marine Le Pen sur L.C.I), on se dit que l’état de santé de notre président n’est qu’un prétexte, la véritable question de santé dont il devrait s’agir est celle du monde entier, l’Algérie n’est pas une autarcie, l’autarcie n’existe pas, c’est une partie d’un tout, un tout malade, par conséquent il ne faut pas tomber dans le piège de faire porter à l’Algérie tout le mal du monde, l’Algérie est tributaire des autres, il faut que le monde change pour qu’elle puisse changer… L’Algérie marche sur des braises, mieux vaut éviter de jeter de l’huile sur ça ! Ceux qui disent que le 5ème mandat nous ridiculise perdent de vue que le ridicule est ailleurs, d’abord ailleurs, qu’en conséquence il faut lire autrement, ne pas tomber… Dans le ridicule, le vrai, celui qui tue, par suicide !

    je voyais cette situation venir depuis 2014
    4 juin 2018 - 12 h 13 min

    et je note la pertinence particulière de votre passage suivant et qui résumé ce qui attend le peuple très bientot:

    «  » Un peuple qui entrera en clandestinité par débrouillardise » » :
    ——————————————————————————–
    Autre danger imperceptible à la présidence et qui devient le corollaire de son autonomisation surdimensionnée, c’est la sortie forcée du peuple de l’orbite de l’Etat, largement manifeste en ce moment par tous les mouvements sociaux, politiques et même migratoires qui décrivent déjà un état avancé de clandestinité d’une bonne partie de la nation – fragmentation par corps de métier, régionaliste, religieuse.

    Un cinquième mandat accentuera ce phénomène de décrochage du peuple par rapport à un Etat perçu comme un adversaire qui ne l’inclut pas dans ses processus décisionnels en le responsabilisant.

    Far-West-Republic
    4 juin 2018 - 11 h 56 min

    Le jour J est arrivée après moi c’est le déluge;juste pour se protégés des détournements et le pillage de la nation Algérienne;ils vont mettre le feu au pays pour ne pas laisser de trace;ou sont-ils les vraie patriote de cette nation abandonné

    Abou Stroff
    4 juin 2018 - 9 h 58 min

    « Les cinq dangers d’un 5e mandat » titre le Dr A. K..
    je pense, avec la modestie qui m’étouffe, que le 5e mandat aura lieu si, à la fin du 4e mandat, notre bienaimé fakhamatouhou est encore vivant.
    en effet, en algérie, il y a une SEULE vérité et cette dernière sort TOUJOURS de la bouche de celui qui représente ceux qui contrôlent le robinet de la rente. dans cette vision des choses, boutef ou tout autre parrain n’est que le représentant d’une couche sociale (dont les contours sont, cependant, difficilement saisissables) qui domine et gère l’Algérie et les algériens comme si ces derniers étaient sa propriété privée. Cette couche sociale dominante (dont les racines plongent dans le premier coup d’Etat de 1962 ou, peut être même, avant 1962) dont les pratiques rappellent les pratiques de la fameuse marabunta (les fournis légionnaires d’Amérique Latine) se sucre d’abord et jette des miettes de rente à la populace qui est ainsi infantilisée et réduite à un ensemble de tubes digestifs ambulants. la formation sociale algérienne ne se reproduisant pas par le travail productif (le travail qui génère la plus-value) mais se renouvelant quasiment à l’identique grâce à la consommation non productive de la rente pétrolière, il est tout à fait inutile de rechercher une opposition digne de ce nom. en effet, les « acteurs politiques » n’ont pas de projets de société différenciés et ne peuvent pas en avoir puisque les couches sociales qui aspirent à un réel changement sont, à cause du système rentier, tout à fait minoritaires. il y a, en caricaturant un petit chwiya, plusieurs ensembles en présence: le premier contrôle la distribution de la rente (il est prêt de la mangeoire) et essaie d’imposer le statu quo pour continuer à jouir des bienfaits de la rente tandis que d’autres ensembles qui sont marginalisés par la distribution qu’impose le premier veulent simplement se rapprocher de la mangeoire pour se gaver au même titre que le premier. il reste une ensemble minoritaire qui prend ses désirs pour la réalité et discourt sur la république, sur la démocratie, les droits de l’homme, les élections propres et honnêtes, la liberté de conscience, l’égalité des sexes, etc..
    moralité de l’histoire: puisque, contrairement aux systèmes esclavagiste, féodal et capitaliste, le système rentier ne produit pas ses propres fossoyeurs, l’unique solution est qu’une force externe (une baisse prolongée du prix des hydrocarbures, par exemple) le détruise ou qu’un miracle surgissent (l’émergence d’un HOMME de la trempe de Mandela ou de Bourguiba ou de Ataturk). toute autre option est vouée à la reconduction du système qui nous avilit depuis 1962.
    PS:j’ai écrit ce texte il y a quelque temps et je crois, avec la modestie qui m’étouffe, qu’il n’a guère perdu de sa pertinence.

    Selecto
    4 juin 2018 - 9 h 01 min

    Le prochain candidat sera Bouteflika ou l’un des escrocs qu’il a emmené dans ses bagages.
    La bande des Dalton n’a le choix que de garder le pouvoir pour ne pas finir dans un pénitencier au fond du Sahara.

    Haroun
    4 juin 2018 - 8 h 41 min

    SI LE POUVOIR EN ALGERIE A LAISSER LES GENS S ´EXPRIMER EN TOUTE LIBERTE MADAME HADDAD A DIS DES CHOSES QUE TOUT LES ALGERIENS LE SAVENT SEULEMENT ELLE A LA CHANCE CAR ELLE HABITE A L´ÉTRANGER SINON ELLE EST ARRETER COMME CERTAINS INTERNAUTES OU BLOGEUR OU DES DEFENSEURS DES DROITS DE L,HOMME

    awrassi
    4 juin 2018 - 8 h 27 min

    Depuis Chadli, l’Algérie est gouvernée par 3 forces qui ont su marier leurs enfants pour rester très longtemps au pouvoir : ce sont certains militaires, des bourgeois administratifs et des bourgeois mercantiles. Ces forces ont amassé suffisamment d’argent pour acheter et faire taire leurs ennemis idéologiques. Les religieux compris … Tout débat est inutile, car le peuple algérien est politiquement inculte et veule ! Seule une petite élite intellectuelle bourgeoise ose s’exprimer … dans les réseaux sociaux et ici même, faute de plateforme politique unique. Quand cette intelligentsia aura décidé de créer un parti responsable, nous y verrons plus clair ! Alors, 5e, 6e, 7e ou Nieme mandat ne changera rien …

    Logique
    4 juin 2018 - 8 h 02 min

    Ali baba et les 40 voleurs veulent un 5 ème mandat ou à vie, car ils ont peur de ce faire emprisoner voir executer pour trahison avec un pays étrangé et vol organisé !

      Anonyme
      4 juin 2018 - 17 h 04 min

      Le pire c’est que ses voleurs ont le soutien et la protection depuis un autre pays !

    salah
    4 juin 2018 - 7 h 49 min

    Merci AP
    Cet article et analyse pertinente et surtout ce que je dis souvent sur AP mais souvent censuré peut être parce que je suis un peut désagréable avec mes propos et je m’en excuse par avance. Dison les mots sans détour
    Mr BOUTEFLIKA est devenu un danger pour notre sécurité a force de s’accrocher aux pouvoir alors qu’il est absent malade et âgé
    Qu’il finisse son mandat et qu’il parte se reposé qu’il sorte de la GRANDE PORTE de l’HISTOIRE car là et la journaliste a raison ils son entraient de l’humilier devant le monde entier et nous avec

    révolté
    4 juin 2018 - 7 h 48 min

    L’homme qui a du respect pour le peuple et de l’amour pour le pays prêt à se sacrifier pour le salut de l’Algérie et de son peuple a été trahi et assassiné le 29 juin 1992.l’autre homme intègre qui a voulu arrêter le processus de destruction du pays et de la nation a été également trahi et forcé à la démission à travers des coups bas qui sont les assassinats de personnalités politiques et culturelles à leur têtes, un autre grand homme d’État et patriote qui était Kasdi merbah ,les massacres de civiles et le détournement d’avion . il a fini par démissionner en septembre 98 et quitter le pouvoir en avril 99.aujourd’hui nous avons affaire à des gens qui considèrent le peuple Algérien comme des sujets qui n’ont qu’à se taire et accepter de consommer des os qu’on daigne leur jeter de temps à autres et l’Algérie et ses richesses comme un bien squatté à se partager entre détendeurs du pouvoir,leurs amis et appuis de l’extérieur et opportunistes ,clientélistes et délinquants sans scrupules qu’ on fait sortir pour applaudir <> du Roi et la nécessite de sa continuité .le salut réside dans la prise de conscience du peuple et le sursaut de son élite patriote s’il en reste encore.prions Dieu de sauver notre pays de Satan qui s’est introduit dans son corps et dans son esprit.

    Abou Langi
    4 juin 2018 - 7 h 27 min

    Commencez donc par arrêter cette danse du ventre grotesque macabre avant de vouloir empêcher les autres de penser. La liberté d’expression étant ce qu’elle est mais si parfois elle abuse mieux vaut cela que de la museler comme on fait chez nous. Alors que tout chez nous prête plus à rire qu’à pleurer
    Ce ne seront pas nos jérémiades et nos protestations souvent feintes qui empêcheront le monde d’en rire faute de pleurer. Si nous nous étions occupés de la critique faute d’autocritique ou lieu de la sous-traiter nous n’en serions pas là à nous en offusquer.

    Et bien que cela ne vous en déplaise, à part la colère et la rage, il n’y a que l’ironie , la satyre et la comédie qui se prêtent mieux au traitement de ce sujet que n’importe quelle des plus judicieuses des ânes-à-lyse .

    C’est ce qui justement manque chez nous et ce dont on profite ailleurs. Ce qu’ a fait Madame Lefèvre n’est qu’à la première marche de l’escalade, si nous n’y mettons pas un terme de nous même ça ne fera que s’empirer.

    Un proverbe de chez nous dit : « akham nagh yargha meqar ansahmou ». Notre maison brûle au moins réchauffons-nous.

    Anonyme
    4 juin 2018 - 7 h 18 min

    Merci pour cet article. Une contribution très pertinente, qui résume et qui analyse d’une manière concrète la situation qui prévaut dans le pays sans fard,ni maquillage. Rabi yahafdhk Dr Arab Kennouche.

      Arab Kennouche
      4 juin 2018 - 8 h 58 min

      Je vous remercie cher Monsieur de votre soutien,
      Amin,

      Dr Arab Kennouche

    Anonyme
    4 juin 2018 - 7 h 15 min

    Analyse pertinente ,réaliste ,pragmatique ! l Algérie passe avant le koursi ! le chantage islamiste ne marche plus ! et si il y aurait élection présidentielle avec l actuelle équipe ,le boycott et l abstentionnisme cette fois ci sera total et avec un risque majeur de déflagration de la situation dans le pays ! alors on leurs dit soyez sages et que tout a une fin ! Laissez la nouvelle Algérie de la jeunesse naitre avec de nouvelles perceptives !

    chaoui
    4 juin 2018 - 7 h 15 min

    je n ose pas croire que le peuple votera pour un 5eme mandat, au peuple de se mobiliser et ne pas s’abstenir de voter. Nous respectons le président, et il est clair que la page doit être tournée. Je n ose pas croire non plus à une triche massive contre le vote du peuple, ce serait trop flagrant !
    Voyons qui se présentera , et votons, pour le moins pire !
    l important est que l Algérie future conserve sa ligne non aligné, anti imperialiste et sa politique et diplomatie car du point de vue de la politique étrangère il y a un consensus dans le peuple, il n est pas question de changement radical même souterrain.
    on garde la politique extérieure comme constante, et on change tout en politique intérieure.

    je vous propose le point de vue d’une amie de l Algérie Anne Marie Lizin :

    « Il vous faudrait un homme civil, sympa, expérimenté ; quelqu’un qui connaît l’extrême difficulté, ce que connaissait le président Bouteflika qui sait l’extrême difficulté des enjeux du pays.
    
Pas militaire ?
 Je pense que pour l’image de l’Algérie, il vaut mieux un civil, franchement. Il peut avoir été un moment militaire, mais il faut qu’il soit porteur d’une image de l’Algérie dont les Algériens puissent être fiers, c’est important pour ne pas qu’ils se laissent à nouveau reprendre dans des démarches djihadistes, religieuses, etc., et qu’ils soient fiers d’un pouvoir civil actif. C’est juste un point de vue. C’est aux Algériens de décider. C’est un choix très difficile

    Anonyme
    4 juin 2018 - 7 h 06 min

    le mot qui convient a ce genre de situation c est la cata

    Lghoul
    4 juin 2018 - 6 h 54 min

    Yeltsin allait vendre la Russie sans se rendre compte a cause de son alcolisme avancé. Il fut stoppé net par un groupe de nationalistes a leur tête un certain Putin, un ancien rodé et colonel du KGB. Chez nous on croirait que tout est planifié pour chavirer le navire Algerie avec le peuple dedans depuis bien longtemps.

    Karamazov
    4 juin 2018 - 6 h 52 min

    Il ne nous appartient de dicter au monde la façon dont il doit nous regarder. La chappe de plomd que l’on voudrait abattre sur notre pays est trouée et elle attise les convoitises et les curiosités. Inutile de laisser croire que cette présidentielle est une affaire qui nous regarde exclusivement.
    La situation de notre pays aujourd’hui est ubuesque et risible. On ne peut pas prêter le flan à toutes les critiques et les sarcasmes et s’en plaindre après comme si nous n’avions rien fait pour les mériter. Tous ce qui auront l’occasion de tirer à boulet rouge sur notre pays tireront et ce ne sont pas les occasions qui vont leur manquer.

    Il faut donc commencer par arrêter de laisser croire que l’humanité toute entière nous envie et nous en veut.

    Tout le monde n’a pas forcément tort et nous n’avons pas forcément raison !

    Zaatar
    4 juin 2018 - 6 h 23 min

    Plusieurs intervenants sur AP, dont notre ami Abou Stroff et moi même, ont déjà esquissé des tableaux de ce qu’est le système au pouvoir chez nous depuis maintenant près de 60 ans. Toutes les faces du système ont été décortiquées, arguments à l’appui sur la base d’observations et de faits réels qui se sont déroulés durant toutes ces dizaines d’années depuis 62 à nos jours et que tout le monde connait dans les moindres détails. Il en ressort alors, en toute objectivité, que ce système ne quittera jamais le pouvoir au bénéfice d’un autre quelles qu’en soient les circonstances, les raisons, les faits, les évolutions de notre pays. En d’autres termes il ne le fera que s’il est obligé, et la seule façon qu’il soit obligé c’est d’user de la force. Car enfin, comment voulez vous qu’un système nullard sur tous les bords, assis sur un pouvoir qui lui permet de s’accaparer une rente tombée du ciel qui lui permet de s’enrichir à outrance sous toutes les coutures va s’autoriser à laisser sa place à un autre pour qu’il fasse de même et au risque de se faire juger pour tous ses méfaits commis jusque là pour s’accrocher au pouvoir? la raison est évidente. Aussi, cinquième mandat ou pas cinquième mandat, si le système pour qu’il reste et se pérennise doit passer par un cinquième mandat eh bien ça sera le cas quoique fassent tous les acteurs du pays. Errachem H’mida et Laab H’mida fera bien le job. Si le système devra rester en se passant du cinquième mandat eh bien ça sera encore le cas et les choses ne changeront pas pour autant pour le tout le peuple….Le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation ne risquera jamais de changer ses habitudes et ses traditions. Nous voila bien renseigné sur la suite pour au moins un siècle ou deux.

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