Faute de financements : la force G5 Sahel toujours clouée au sol
Le président français, Emmanuel Macron, a exhorté, ce lundi, les pays ayant promis des contributions au profit de la force conjointe du G5 Sahel à matérialiser leurs engagements, tout en assurant que «le chemin parcouru» par la nouvelle organisation régionale antijihadiste était «satisfaisant».
«Ce sur quoi il nous faut accélérer, ce sont les financements internationaux», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, en visite à Paris. «Le financement de l’Union européenne nous a permis de payer des primes et des équipements mais nous devons accélérer sur les autres engagements qui avaient été pris à la fois en décembre à la Celle-Saint-Cloud et en février à la conférence de Bruxelles», en faveur de la force conjointe du G5 Sahel, regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, a insisté Macron, selon l’AFP qui rapporte l’information.
Le G5 Sahel a réactivé en 2017 son projet de force conjointe, poussé par la France, pour laquelle il a recueilli des promesses de financement quelque 420 millions d’euros, notamment de la part de l’Arabie Saoudite, de l’Union européenne, de la France… «Le chemin parcouru depuis un an est satisfaisant et doit maintenant se traduire par des résultats opérationnels», a poursuivi le président français. «Sur le terrain aujourd’hui, nous n’avons pas accusé de retard. Il nous faut simplement accélérer pour qu’on puisse à la fin de l’été mener les opérations attendues, en particulier sur le fuseau central.»
«Nous attendons le décaissement des ressources promises lors de la réunion de février», a renchéri le président Issoufou, en affirmant sans plus de précisions qu’«actuellement, au moment où je vous parle, une opération (de la force conjointe) est en cours, ceci avec les propres ressources des Etats». «Pour l’instant, on est sur le point d’avoir juste les ressources annoncées par l’Arabie Saoudite, qui serviront à acheter des équipements pour les différents bataillons», a-t-il déploré dans un entretien à la chaîne France 24, soit environ 100 millions d’euros.
Le chef d’Etat nigérien, dont le pays préside actuellement le G5 Sahel, a également souligné «la nécessité de pérenniser le financement de la force conjointe». «Les 420 millions d’euros permettront de financer le fonctionnement de la force pendant un an» mais «il faut avoir le souci de chercher des sources de financement pour les autres années», a-t-il averti lors du point presse conjoint avec Macron.
R. I.
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