Ferhat Mehenni se compare à De Gaulle et appelle les «jeunes Kabyles» à prendre les armes
Par Hani Abdi – Rien ne semble arrêter Ferhat Mehenni, qui s’enfonce dans un delirium dangereux. Prenant la parole devant une poignée d’adeptes à Londres, le chef du Mouvement séparatiste kabyle (MAK) appelle clairement à la création de milices armées en Kabylie afin qu’elles imposent leur loi et chassent «le pouvoir colonial». «Pour que cette indépendance devienne réalité, j’appelle le peuple kabyle à accepter en bonne grâce et en toute conscience la mise sur pied d’un corps de contrainte, d’une organisation de sécurité de la Kabylie», a-t-il lancé. Par corps de contrainte, Ferhat Mehenni désigne bien entendu une force armée qui ferait entendre la voix des «indépendantistes» dont il est le chef.
«Pourquoi je le fais, c’est parce que sans autorité nous ne serons que des troubadours, moi-même je suis un troubadour. Mais nous n’aurons jamais d’emprise sur le réel. Nos enfants continueront d’aller à l’école de l’aliénation et se faire tabasser dans la rue par la police coloniale à chaque fois qu’ils descendent pour protester», a-t-il poursuivi, jugeant impérieux que «l’autorité coloniale soit remplacée par l’autorité kabyle». Et pour ce faire, il veut envoyer au charbon les jeunes Kabyles, lui dont les enfants vivent tranquillement en France.
«J’appelle même la jeunesse à s’engager dans ce corps de contrainte et ce corps de sécurité, chacun aura une mission noble à l’intérieur», a-t-il déclaré, visiblement inconscient des dangers auxquels il veut exposer toute la population kabyle. Dans cette «guerre» qu’il veut déclencher en Kabylie, Ferhat Mehenni prépare déjà l’opinion aux exactions qu’il considère comme «inévitables». Par ce corps de «contrainte», Ferhat Mehenni veut faire imposer sa feuille de route pour la Kabylie et isoler ceux qui militent pour un statut particulier de cette région, pour le fédéralisme, le régionalisme positif ou encore pour l’indépendance, mais de manière pacifique et surtout démocratique.
N’ayant pas pu mobiliser par le discours politique, Ferhat Mehenni veut ainsi passer à la force pour contraindre les Kabyles à le suivre. Et quoi de mieux que des milices armées pour instaurer un climat de peur chez les habitants. Ferhat Mehenni continue son intervention en accusant «le pouvoir algérien de vouloir l’éliminer, de préférence politiquement, mais surtout physiquement».
«Quel que soit le sort qui me sera réservé, n’abandonnez jamais de mettre sur pied une autorité kabyle pour supplanter celle de l’Algérie», a-t-il lâché. Cela avant de conclure en se comparant au général De Gaulle. «C’est à partir d’ici (Londres) que De Gaulle a lancé son appel du 18 juin», a-t-il soutenu, faisant ainsi le parallèle entre l’action de De Gaulle contre le pouvoir de Vichy et son projet séparatiste.
H. A.
Comment (90)