Socialisation
Par Nouredine Benferhat – La dégradation d’une passion fondatrice, de son utilisation par une nomenklatura dominatrice et l’instrumentalisation oligarchique de cette passion révolutionnaire sont la source de la tragédie actuelle. On peut penser que cette tragédie va faire partie du passé et que la démocratie par la transparence du jeu politique protégera la nation des manipulations pour la conduire vers la modernité et le progrès.
La modernité, entendue comme effort constant pour s’arracher aux traditions, aux hiérarchies arbitraires, aux croyances obscures, en manifestant un idéal de progrès des connaissances des techniques et des rapports sociaux.
Le progrès, entendu comme progrès moral et politique pour passer du particulier à l’universel, c’est-à-dire passer du tribalisme à la nation et conjurer l’anarchie ; autrement dit, respecter les règles de la vie sociale.
Dans le cadre constitutionnel, des mesures d’encadrement et de socialisation de l’individu peuvent être envisagées pour le réinsérer dans un nouvel ordre social à travers des institutions – école, entreprise, famille – qui vont constituer le tissu de la modernité où liberté et discipline se conjuguent et s’enchevêtrent.
L’idée de permissivité est contestée aujourd’hui par les éducateurs qui insistent sur le besoin de «normes» et de «repères» et sur le fait qu’un retour de l’autorité est nécessaire pour construire dans toute éducation.
«Quand on peut faire tout ce qu’on veut, on a bientôt fait de ne plus savoir quoi désirer. Il faut que l’homme se sente d’abord limité pour que ce qu’il réalise puisse avoir valeur, durée et maturité», dixit M.-C. Pauwels. Le rôle du gouvernement et de la loi étant, dans un régime démocratique, de garantir justement la protection de chacun tout en préservant l’intérêt général.
N. B.
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