Desseins funestes
Par Sadek Sahraoui – Ferhat Mehenni, le chef auto-exilé du moribond Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), vient de s’illustrer par une nouvelle dérive d’une extrême gravité. De quoi s’agit-il ? Après avoir essayé vainement d’installer son mouvement dans le paysage politique en Kabylie, l’ancien chanteur n’a rien trouvé de mieux à faire pour se venger justement des Kabyles qui ont globalement refusé de le suivre dans son délire indépendantiste que d’appeler ouvertement ses ouailles, lors d’une conférence animée cette semaine en Europe, à la création de milices armées en Kabylie et à affronter les institutions de l’Etat algérien. Des institutions qu’il qualifie de «forces coloniales algériennes».
Par le terme «forces coloniales», l’ami des assassins israéliens et du Makhzen, pour lesquels il s’est vendu pour quelques centaines de milliers d’euros, ne désigne pas uniquement la police et l’armée algériennes, mais toutes les institutions de l’Etat algérien, y compris les écoles et les mosquées. Pourquoi spécialement les écoles et les mosquées ? D’après lui, elles sont des lieux d’«aliénation».
Il n’est pas nécessaire d’être un érudit pour comprendre que le projet caché de Ferhat Mehenni n’est pas de militer en faveur de la promotion de tamazight, comme il essaye de le faire croire, mais plutôt de combattre la culture arabo-musulmane. Avec une telle sortie, il confirme bien qu’il s’inscrit dans une logique de confrontation et non de cohabitation des langues et des cultures maghrébines. Plus clairement, cela veut dire que le chef de ce mouvement raciste cherche à semer les germes d’une guerre civile sans fin en Algérie qui opposerait berbérophones et arabophones. Le but ultime de son appel étant de casser l’Etat national pour lequel sont morts un million et demi de martyrs. Ferhat n’est pas un humaniste, mais un pyromane. Un incendiaire auquel le gouvernement a enlevé tout alibi en décidant de prendre charge la langue et la culture amazighes. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle il rue aujourd’hui dans les brancards.
Le constat établi, il est dès lors difficile de ne pas faire le lien entre le MAK et tous les autres acteurs locaux et étrangers qui s’emploient depuis des années à appliquer à l’Algérie le plan de démantèlement ayant visé la Libye ou la Syrie. Il est certain, cependant, que les desseins funestes de Ferhat Mehenni et de ses parrains étrangers n’ont aucune chance d’aboutir. Comme durant la guerre de Libération nationale, la Kabylie sera la première à se lever pour contrer son plan machiavélique.
S. S.
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