Impérative maturité
Par Nouredine Benferhat – Dans notre société précaire et limitée dans son mouvement, la transformation qualitative doit se faire sur une évolution progressive et accompagnée dans ses mutations. Les repères qui accompagnent doivent restituer les valeurs familiales, du travail, de l’école et de la religion, telles que développées par la pensée moderne.
Faute d’environnement porteur, les projets les mieux élaborés apparaîtront comme autant de sursauts volontaires, éphémères et générateurs de frustrations. Ces dernières vont s’exprimer à travers des blocages dans le développement des capacités d’autonomie du citoyen, voire dans les régressions installant l’individu dans telle ou telle dépendance.
Les formes d’immaturité civique risquent de s’accentuer. L’immaturité liée à des contraintes assujettissantes, ainsi en est-il de la personne confrontée à l’épreuve du chômage, du diplômé marginal, du jeune confronté au désœuvrement, tributaire chaotique. L’immaturité associée à la complexité croissante des problèmes de notre société : les poids d’une administration obèse, pléthorique et asphyxiante. L’adulte se sent humilié et infériorisé devant les contraintes qui lui sont infligées. L’immaturité produite par le double langage politique, conservateur dans sa forme et castrateur dans ses pratiques, empêche l’affirmation d’une singularité adulte. L’immaturité liée à une incapacité à anticiper sur le moment un présent tyrannique.
Ces immaturités vont se manifester par des crises qui vont jalonner la transition et que la maturité doit, à intervalles réguliers, assumer dans le passage d’un âge à l’autre.
N. B.
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