La société ouverte
Par Nouredine Benferhat – La société close est une société imaginée, voire mise en place par des hommes qui rêvent en quelque sorte de reproduire le mythe de la cité idéale, même si c’est au prix de la violence et sans garantie que les nouveaux maîtres soient meilleurs que les anciens, ni que les maux soient allégés.
Vouloir apporter le bonheur aux autres présente le risque d’imposer sa propre vision de l’existence. Dans la société ouverte se développe une forme de coexistence humaine dans laquelle la liberté des individus, la non-violence, la protection des minorités et des faibles sont des valeurs essentielles. Elles sont celles de la démocratie qui sait tirer des expériences difficiles les enseignements qui contribuent à modeler un mode de pensée anti-autoritaire.
Ces valeurs apprennent non seulement à tolérer des croyances qui diffèrent des nôtres, mais aussi à les respecter et à dégager la vérité, en apprenant aux personnes à s’écouter et à exercer leur sens critique.
C’est dans cette démarche que la raison permet à l’homme de s’approcher de la vérité. Comme dit Ibn Rochd : «La vérité appelle à pratiquer l’examen rationnel qui assure la connaissance de la vérité. Alors, nous, musulmans, savons de science certaine que l’examen par la démonstration n’entraînera nulle contradiction avec les enseignements apportés par le texte révélé, car la vérité ne peut être contraire à la vérité mais s’accorde avec elle et témoigne en sa faveur.»
L’absence de confiance dans le pouvoir de la raison va de pair avec une absence de confiance en l’homme.
N. B.
Comment (6)