La coordination contre le 5e mandat élargit la concertation
Par Hani Abdi – Les signataires de la lettre ouverte au président de la République pour qu’il renonce à briguer un nouveau mandat décident d’élargir la réflexion et la concertation sur la lutte pour le changement politique. Réunis aujourd’hui au siège du parti de Soufiane Djilali, Jil Jadid, ces signataires, dont Zoubida Assoul, Ahmed Benbitour et Ali Benouari, ont annoncé la création d’un espace de concertation et d’initiatives pratiques dénommé «Citoyenneté et démocratie (Mouwatana)». Cela afin de poursuivre leur action et de faire adhérer encore plus de monde à leur démarche. Leur objectif final est de «contribuer au véritable changement dont a besoin le pays».
Ils ont affirmé que leur objectif est donc de rassembler le maximum d’Algériens «pour faire hâter le départ de ce régime et de préparer les véritables conditions d’une transition pacifique». «En effet, le départ réclamé du président Bouteflika ne signifie pas à lui seul un changement de système de gouvernance», ont souligné les signataires dans un communiqué. Pour eux, pour mener des réformes politiques et institutionnelles de grande ampleur, il faudra «un mouvement transpartisan, soutenu par une grande partie de la population et ayant des objectifs clairs». Ils ont assuré dans ce sillage que «l’élection présidentielle de 2019, bien que cruciale, ne peut être qu’une étape». «C’est à l’issue de cette épreuve que s’établiront les nouveaux rapports de forces qui pèseront sur l’avenir du pays», ont-ils poursuivi.
L’Instance de coordination, à l’origine de cette démarche, va faire un diagnostic précis de la situation du pays, élaborer un programme commun pour les réformes politiques, y compris la préparation d’un projet de constitution-modèle, établir un plan de sortie de crise avec un échéancier, prendre de nouvelles initiatives en vue de maintenir la pression contre le 5e mandat et mettre en place une charte éthique et des règles de fonctionnement pour ouvrir «Mouwatana» aux citoyens. Le porte-parole cette instance de coordination est maître Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, parti non agréé. Cette Instance de coordination dénonce les dangereuses dérives du pouvoir contre les libertés en général et la liberté d’expression en particulier.
«Des journalistes sont en prison depuis plusieurs mois sans jugement, ou alors soumis à de très lourdes condamnations au vu de ce qui peut leur être reproché, ou enfin, embarqués et détenus par la police comme des malfaiteurs alors qu’ils ne sont cités que comme de simples témoins dans une grave affaire de trafic de drogue», a relevé cette instance qui s’est élevée contre «le refus de tout dialogue avec les syndicats et autres mouvements en grève et la répression des manifestations même en dehors de la capitale».
H. A.
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