Quarante mosquées sous contrôle salafiste défient les autorités religieuses
Par R. Mahmoudi – C’est l’alerte que vient de lancer le secrétaire général du Haut Conseil islamique (HCI), l’islamologue Boumediene Bouzid. Selon lui, il y a de vraies craintes que dans quarante mosquées contrôlées par le courant extrémiste au niveau de la seule capitale, la prière de l’Aïd El-Fitr soit annulée si elle coïncide avec la journée de vendredi. Les imams de ces mosquées hors contrôle se référent aux recommandations du rite hanbalite en la matière, défiant ainsi très ouvertement l’autorité du ministère des Affaires religieuses, qui, lui, recommande l’accomplissement de cette prière, suivant le rite malékite en vigueur en Algérie.
Le secrétaire général du HCI avoue, au passage, que ces courants salafistes continuent à parasiter sérieusement les instances officielles de l’Etat algérien, notamment en matière de fatwas. Il appelle les autorités concernées à intervenir pour empêcher cette dangereuse incursion des salafistes dans la gestion du culte en Algérie.
Réagissant à cette offensive inédite, le ministère des Affaires religieuses a adressé une instruction ferme à toutes les directions de wilayas, leur enjoignant de respecter la règle, à savoir que la prière de l’Aïd sera tenue quelles que soient les circonstances, tout en fixant l’heure de la prière à 7 heures du matin. Dans cette instruction, le ministère rappelle que le rite malékite impose le maintien de la prière de l’Aïd, quand bien même celle-ci tomberait un vendredi.
Ce nouveau bras de fer lancé par les groupes salafistes en Algérie fait écho aux attaques récurrentes et frénétiques menées par le porte-voix de la secte salafiste dite madkhaliste, Mohamed Ali Ferkous, excommuniant dans une pseudo-fatwa le courant traditionnaliste algérien, mettant en cause aussi les autorités en charge des Affaires religieuses en Algérie, et le ministre Mohamed Aïssa en personne.
R. M.
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