Des femmes portent plainte suite aux menaces d’intégristes sur Facebook
Par Kamel M. – Les femmes ont décidé d’agir et de ne pas se laisser intimider par les intégristes. Certaines d’entre elles ont, en effet, déposé plainte auprès du service de la cybercriminalité de la Sûreté de la Gendarmerie nationale pour menaces.
«Je pense qu’il faut une grande mobilisation pour qu’à chaque dérapage les gens déposent plainte automatiquement. Les femmes et certains hommes mariés commencent à prendre conscience de cela. Les pages extrémistes algériennes pullulent sur Facebook. Le climat est devenu préoccupant», alertent ces femmes qui refusent de subir à nouveau les affres de la décennie noire et le diktat des résidus du FIS dissous, matrice du terrorisme islamiste qui a fait près de 50 000 victimes et causé au pays un immense retard en matière de développement.
Un inconnu avait lancé un appel sur Facebook pour le lynchage des femmes. Un appel vite appuyé et relayé par un autre inquisiteur. Ces deux incitateurs à la violence à l’égard des femmes ont appelé les jeunes à «jeter des lampes pleines d’acide sur les visages des femmes» qui ne seraient pas «correctement habillées», à leurs yeux, pour les «éduquer».
C’est un grave dérapage qui rappelle la période du FIS dissous où des intégristes et semeurs de la haine jetaient de l’acide sur des femmes non voilées. L’Etat et la justice algériens sont interpellés. Car de tels appels haineux et violents ne doivent pas être tolérés et leurs responsables doivent être traduits devant les tribunaux. Beaucoup d’internautes ont dénoncé cet appel, qui semble avoir été supprimé par son auteur. Il est, du moins, introuvable sur la page réactionnaire et haineuse.
Certains internautes ont pointé un doigt accusateur vers les services de sécurité et la justice qui restent souvent passifs face à ces appels à la violence contre les femmes qui deviennent de plus en plus nombreux. «C’est justement cette question qui est posée. L’appel au crime, l’apologie du crime et l’impunité. Ceux qui appellent à la violence sont connus. Le problème, c’est l’autorité : qui applique la loi et protège ses citoyens ?» a souligné un internaute.
K. M.
Comment (34)