Comment islamistes et indépendantistes instrumentalisent la Kabylie
Par R. Mahmoudi – Parallèlement à son activisme en faveur du FIS dissous, en acceptant d’en être l’émissaire auprès des différentes institutions de l’Etat pour plaider sa cause, ce député, dont les accointances avec l’APK d’Erdogan et l’internationale des Frères musulmans ne sont un secret pour personne, ne veut pas laisser cette brèche ouverte par la récente sortie funeste du MAK sans essayer d’en tirer des dividendes politiques.
Pour donner à son idée une dimension officielle, le député islamiste a écrit une lettre ouverte au président de la République dans laquelle il lui demande de décréter la ville de Tizi Ouzou, capitale de la culture islamique 2019. Le député prétend qu’il ne fait que relayer d’innombrables demandes qu’il aurait reçues de la part des enfants de cette région du pays. Il présente cette proposition dans le cadre du «renforcement de l’unité nationale et du principe de la réconciliation», si chers au chef de l’Etat.
Se surpassant en cynisme, le député islamiste évoque les attaques systématiques concentrées sur les wilayas de Kabylie, dont celle du mouvement séparatiste le MAK, appuyé par les forces du mal «qui menacent la sécurité et la stabilité de l’Algérie», et dit avoir pris cette initiative par «souci d’alerter le chef de l’Etat sur les périls qui guettent le pays de partout et par diverses sectes».
Il rappelle l’histoire glorieuse de cette région, «autrefois porte-étendard de l’islam et ses valeurs», depuis l’épopée de la pieuse Lalla Fadhma N’soumeur, «tombeuse des généraux français». Il est persuadé que par une telle initiative («Tizi Ouzou, capitale de la culture islamique 2019»), les citoyens, encore attachés aux valeurs islamiques dans cette région, vont se sentir renforcés dans leur «lutte quotidienne et acharnée» pour défendre ce «bastion de la dignité nationale et du djihad contre le colonialisme français».
R. M.
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