Le Makhzen relance la campagne pour la réouverture des frontières
Par R. Mahmoudi – La mauvaise foi du Makhzen à l’encontre de l’Algérie ne s’est pas fait attendre longtemps, comme attendu, malgré tous les gestes d’amitié et les signes de rapprochements envoyés par les Algériens.
Ainsi, au lieu d’un traitement réciproque, le Makhzen a mobilisé ses relais médiatiques pour, au contraire, remuer le couteau dans la plaie et essayer de tirer profit de cette conjoncture, qui aurait pu aider à décrisper les relations entre les deux pays et à amorcer un vrai processus de réconciliation. C’est ce que laisse entendre cette campagne intense sur les réseaux sociaux dont les promoteurs réclament à l’occasion la réouverture des frontières. Un slogan qui revient tel un leitmotiv dans des dizaines de commentaires inspirés qui louent, à leur manière, cette sympathie désintéressée des Algériens en votant pour la candidature du royaume du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2026, au moment où des pays supposés amis ou alliés lui ont préféré la candidature conduite par les Etats-Unis.
Au nom de la réconciliation entre les deux pays frères et voisins, les propagandistes du Makhzen trouvent le moment propice pour lancer une campagne réclamant des dirigeants des deux pays de «transcender leurs divergences politiques», en décidant de rouvrir les frontières, fermées par l’Algérie depuis 1994. Pour eux, une telle décision est susceptible de «réaliser les aspirations des deux peuples à la fraternité et à l’amitié», dans un sens où elle permettrait aux Marocains de rendre visite à leurs proches qui vivent en Algérie et épargnerait en même temps aux Algériens des pertes de temps et d’argent, en se trouvant obligés de prendre l’avion pour venir au Maroc.
Ce que ces relais ne disent pas dans leurs commentaires, c’est que cette revendication de réouverture des frontières terrestres est d’abord celle des autorités marocaines depuis plus de deux décennies. Rabat a usé de tous les subterfuges et exercé même des chantages pour tenter d’amener Alger à rouvrir ses frontières, en vain.
Si les Marocains sont préoccupés à ce point de cette situation, c’est plus par souci d’éviter une aggravation de la crise sociale qui se profilait depuis déjà plusieurs années, notamment dans les villes frontalières désertées par les touristes algériens, que par souci de raffermir les liens d’amitié et de fraternité entre les deux peuples…
R. M.
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