Palestine : les bateaux pour briser le blocus de Ghaza interdits d’accoster à Paris
Des humanitaires à bord de deux bateaux qui devaient faire escale dimanche à un quai de la Seine, à Paris, dans le cadre de la flottille internationale pour la liberté pour briser le blocus de Ghaza ont été interdits d’accoster, annonce l’Association France Palestine solidarité (AFPS).
La flottille internationale de la liberté tente, tous les deux ans, de briser le blocus imposé sur Ghaza par Israël. Des membres de la flottille sont partis de Suède et de Norvège à bord de quatre bateaux dont deux sont passés par la mer et deux par les fleuves et les canaux.
Dans une vidéo diffusée par l’AFPS, on voit la police fluviale de Paris intervenir pour interdire aux bateaux d’accoster, invoquant la provocation d’accidents, au moment où une foule nombreuse, solidaire avec le peuple palestinien sous occupation israélienne, attendait sur le quai Saint Bernard, à hauteur de l’Institut du monde arabe, brandissant le drapeau palestinien.
Selon les humanitaires, le «harcèlement» de la police a commencé aux abords de Paris dès dimanche matin, avec même un internement dans l’écluse de Suresnes, près de Paris. Les humanitaires ont indiqué que la police les a menacés d’amendes s’ils ne retiraient pas les banderoles des bateaux. Sur les banderoles on pouvait lire «Ship to Gaza» (bateau pour Ghaza) et «Break the blocus of Gaza» (briser le blocus contre Ghaza). Mais la police a expliqué que la réglementation fluviale interdit les banderoles ou la publicité à bord de bateaux ou de péniches.
«Si les gouvernements et les Etats ne font pas pression sur Israël qui est un Etat voyou qui massacre et tue les enfants, les infirmières, les civils innocents et les journalistes, c’est la population civile, les citoyens et citoyennes qui prennent les choses en main pour dire ça suffit, on ne pas laisser continuer cette violence coloniale», a déclaré Claude Léostic, coordinatrice en France pour la flottille internationale pour Ghaza, qui était à bord d’un des bateaux. «Nous apportons notre solidarité au peuple palestinien de Ghaza. Nous sommes dans une dérive extrêmement grave de l’Etat français, qui interdit des bateaux qui ont une vocation pacifique. La politique française actuelle prend une tournure extrêmement inquiétante», a-t-elle ajouté selon l’APS, qui rapporte l’information.
Pour sa part, l’AFPS a abondé dans le même sens estimant que l’attitude du gouvernement français est «depuis longtemps inquiétante». «La France devient une colonie israélienne et nous ne devons pas l’accepter», a considéré cette association française, indiquant que des banques françaises bloquent les dons que les citoyens français veulent envoyer à Ghaza. «La France encourage les citoyens français qui le souhaitent à aller servir dans l’armée d’occupation israélienne et y commettre tous les crimes qu’ils veulent, puis à revenir tranquillement en France», a-t-elle dénoncé, rappelant le silence sur l’emprisonnement par Israël d’un ressortissant françai, Salah Hamour.
Depuis plus de 10 ans, le territoire palestinien de Ghaza est sous blocus imposé par Israël qui coupe les voies maritimes, aériennes et terrestres de ce territoire. Les habitants de ce territoire enclavé – environ 2 millions de Palestiniens – vivent dans des conditions extrêmement difficiles et sont menacés quotidiennement par des tueries de l’armée israélienne. Presque la moitié de cette population est en insécurité alimentaire et 80% sont dépendants de l’aide humanitaire.
R. I.
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