Face à l’offensive salafiste : Aïssa promet une «purge» dans les mosquées
Par R. Mahmoudi – Dans un message posté mardi sur son compte Facebook, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, enjoint aux imams qui ne respectent pas «le référent religieux national», allusion aux salafistes, de se conformer aux lois de la République, tout en assurant que son département veille à ce que tous les personnels travaillant dans les mosquées algériennes fassent de même.
Cette mise en garde du ministre intervient quelques jours après l’annonce d’un mouvement de sédition dans certaines mosquées de la capitale et d’autres villes du pays, où une quarantaine d’imams auraient menacé d’appliquer les rituels de l’Aïd El-Fitr suivant le dogme hanbalite, selon lequel la prière du vendredi devrait être annulée en cas de coïncidence avec le jour de l’Aïd. Ce qui a été le cas cette année. Cette annonce avait été faite par le secrétaire général du Haut Conseil islamique, Boumediene Bouzid.
Le jour même, Mohamed Aïssa est intervenu pour mettre en garde contre toute violation des préceptes qui fondent le référent algérien d’inspiration malékite. Dans une directive adressée aux directeurs des affaires religieuses à travers les quarante-huit wilayas, il leur a enjoint d’accomplir les deux prières : celle de l’Aïd et celle du vendredi.
Mais au lendemain des fêtes, le ministre est, une nouvelle fois, intervenu pour rassurer qu’aucune défaillance n’a été signalée au niveau de l’ensemble des mosquées du pays. Or, ce dernier message laisse penser que le ministre redoute une nouvelle rébellion salafiste dans les mosquées.
Si l’objet du conflit peut paraître banal ou réservé aux initiés, l’enjeu, pour le ministre, comme pour tout le gouvernement, est de contrer une offensive salafiste de plus en plus audacieuse et qui est très active sur les réseaux sociaux, comme dans les lieux de culte, dont certains sont largement infiltrés par des éléments salafistes, et notamment par des disciples de la secte madkhaliste d’obédience saoudienne, dont le chef, Mohamed-Ali Ferkous, a déclaré la guerre au ministre et à tous les adeptes de la tradition algérienne, à l’image de l’Association des oulémas.
R. M.
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