L’ambassadeur d’Italie parle de 500 000 migrants subsahariens en Algérie
Par R. Mahmoudi – Invité à une conférence sur l’immigration organisée par une université romaine, l’ambassadeur d’Italie à Alger, Pasquale Ferrara, s’est permis de parler du redéploiement de l’armée algérienne pour surveiller les frontières sud et sud-est du pays, en avançant même des chiffres.
Ainsi, selon ce diplomate, cité par l’agence italienne Ansa, l’ANP a déployé 80 000 soldats le long des frontières sud et sud-est de l’Algérie, qui restent fermées, à cause des risques d’infiltration des groupes armés qui pullulent dans au moins trois pays voisins ; la Libye, le Mali et le Niger.
Evoquant, dans le même sillage, le phénomène de l’immigration clandestine qui préoccupe au plus haut point les autorités italiennes, l’ambassadeur avance que près de 500 000 de migrants subsahariens se seraient installés dans les régions sud d’Algérie. A quelles statistiques se réfère le diplomate italien dans cette estimation à l’évidence alarmiste ? Le fait-il pour pousser son gouvernement hanté par la crise migratoire à aider l’Algérie à endiguer ce fléau qui menace toute l’Europe ?
Un rapport récent de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) estime le nombre de migrants venant des pays subsahariens à 27 000, tout en mettant en garde que ce nombre risque de dépasser un million de personnes si leur afflux se poursuit au même rythme. La Ligue a appelé à «un appui international» pour aider l’Algérie à supporter ce lourd fardeau.
En matière de réfugiés de guerre, le rapport de la LADDH donne des détails par pays de provenance. Ainsi, en plus des 165 000 réfugiés sahraouis vivant essentiellement dans les camps de Tindouf et des 4 000 Palestiniens, il y a aujourd’hui en Algérie, selon cette organisation, 40 000 Libyens qui se sont réfugiés en Algérie depuis 2011, alors qu’un rapport du HCR parle de 32 000 personnes. Il y a aussi les réfugiés syriens, dont le nombre a baissé de 30 000 à 16 000 en 2018.
A noter, enfin, que cette vague d’immigration a coûté à l’Algérie 34 millions de dollars, jusqu’ici, pendant que le HCR débloque annuellement des aides estimées à 28 millions de dollars.
R. M.
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