Les trois leçons de la décision de Feraoun de couper Internet durant le bac
Par Karim B. – La décision de la ministre Feraoun de recourir à l’interruption de la connexion Internet pour éviter la fuite des sujets du baccalauréat a le mérite de nous renseigner sur le degré d’amateurisme de celle qui a – sans rougir – attribué à l’Algérie le troisième rang mondial en termes de débit et d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Houda-Imane Feraoun rejoint ainsi certains de ses collègues dont le discours démagogique a conduit leurs secteurs respectifs au désastre.
La deuxième leçon à tirer de ce recours à une telle solution de facilité est l’image négative que la ministre a renvoyée de l’étudiant algérien. La presse internationale a, en effet, largement relayé cette mesure qui a paru incongrue puisqu’elle a mérité d’être signalée, bien qu’un sujet comme l’épreuve du baccalauréat en Algérie – c’est-à-dire dans une contrée située à mille lieues des préoccupations des lecteurs de ces médias – ne représente aucun intérêt. L’effet médiatique de la décision de Feraoun a non seulement gravement porté atteinte à l’image de marque de cette institution qu’est l’examen de fin du cycle secondaire, mais elle a fait une mauvaise publicité aux bacheliers algériens dont on pourrait croire qu’ils seraient tous des fraudeurs.
Or, les experts ont été unanimes depuis la première fois où une telle solution naïve a été envisagée à considérer que l’interruption de l’Internet était un coup d’épée dans l’eau face au génie des internautes algériens.
Cette remarque nous conduit à la troisième leçon à tirer des errements de la ministre en charge des Télécommunications. En effet, les jeunes Algériens ont démontré qu’ils avaient une longueur d’avance sur les responsables à qui a été confiée la gestion de ce secteur extrêmement sensible. L’actuelle ministre a confirmé à maintes reprises son incapacité à affronter la situation et, donc, à protéger l’Algérie contre d’éventuelles attaques, avouant ainsi indirectement son incompétence totale. Il en est ainsi des jeux sur la Toile qui ont conduit de nombreux adolescents au suicide et de la cyber-guerre qui est déclarée à l’Algérie depuis de longues années sans que la ministre ait bougé le petit doigt pour la neutraliser à travers un plan de lobbying digital.
Nonobstant, Houda-Imane Feraoun est toujours en poste. Pourquoi ? Comment ? Mystère et boule de gomme.
K. B.
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