Les Al-Saoud ont franchi le Rubicon : Ben Salmane a rencontré Netanyahou
Par R. Mahmoudi – Ce qui n’était que rumeurs, il y a quelques jours, vient d’être confirmé par le quotidien israélien réputé être le mieux informé, Maariv. L’impénitent prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ont eu des entretiens secrets dans la capitale jordanienne, Amman. L’information, censurée par les médias pro-saoudiens, n’a pas suscité une grande émotion dans le monde arabe où, d’habitude, le moindre geste de rapprochement avec l’entité sioniste provoque des remous.
D’après le journal israélien, ces négociations auraient eu lieu en marge d’une visite à Amman du conseiller spécial de la Maison-Blanche, Jared Kushner, et de l’envoyé américain au Moyen-Orient, Jason Greenblatt, sous les auspices du roi Abdallah II de Jordanie.
En novembre 2017, le Premier ministre israélien avait reconnu que, malgré l’absence de relations diplomatiques avec Riyad, Tel-Aviv avait eu des «contacts» avec l’Arabie Saoudite qui, selon lui, «ont été tenus secrètement». Le même mois, le chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, Gadi Eisenkot, a révélé que son pays était prêt à partager des renseignements avec Riyad pour «faire face à l’Iran».
Selon un recoupement d’informations, ces pourparlers ont porté essentiellement sur deux points : «Le pacte du siècle», proposé par le président américain, Donald Trump, pour le règlement du conflit israélo-palestinien, dont les clauses seraient déjà prêtes, et la crise avec l’Iran. Selon les observateurs avertis de la crise du Proche-Orient, les Saoudiens devraient, selon ce plan qui s’apparente à une vente concomitante, continuer à exercer leurs pressions sur les dirigeants de l’Autorité palestinienne pour les amener à accepter les termes de ce «pacte», dont l’instauration d’une capitale dans la banlieue d’El-Qods, en échange d’un soutien plus conséquent dans leur «guerre» avec la République islamique d’Iran et ses différents soutiens arabes.
Dans de nombreuses interventions publiques, Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne, a exprimé son refus catégorique de toute forme de compromission ou de chantage qui l’obligera à céder sur deux principes cardinaux de la lutte du peuple palestinien contre l’occupation israélienne, depuis soixante ans, à savoir : le droit des réfugiés au retour et El-Qods capitale éternelle de la Palestine.
R. M.
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