Décolonisation : le référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie en bonne voie
Les Nations unies estiment que le référendum sur l’indépendance le 4 novembre en Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique Sud, se prépare dans de bonnes conditions, mais que la situation sur place «reste incertaine et fragile». «Les préparatifs en vue de la tenue du référendum sont en bonne voie et bien engagés. Les parties signataires de l’Accord de Nouméa (1998) ont fait preuve d’une forte volonté politique et de bonne foi», indique ce rapport de l’ONU récemment mis en ligne et qui émane du comité spécial de décolonisation de l’ONU dit C24.
Ce comité, rappelle l’AFP qui rapporte l’information, avait été sollicité pour la deuxième fois par l’Etat français fin 2017 pour effectuer au cours du premier trimestre 2018 une mission d’évaluation impartiale sur l’application de l’Accord de Nouméa, qui a instauré un processus de décolonisation progressif dans cet archipel français, inscrit depuis 1986 sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser de l’ONU.
Alors que la liste électorale référendaire, sujet politique hautement sensible, est soumise à une kyrielle de restrictions, sujettes à polémique, les experts de l’ONU observent que «le processus électoral s’est beaucoup amélioré depuis 2014». «La majorité de la population et les autorités du territoire (…) sont généralement satisfaites des progrès réalisés», ont indiqué les experts onusiens, estimant «impératif pour toutes les parties concernées que le référendum soit juste, équitable, libre et transparent».
En revanche, ils insistent sur le manque d’explications «claires des enjeux du vote» et soulignent que «de nombreux Néo-Calédoniens demeurent inquiets et préoccupés». «La situation reste incertaine et fragile, compte tenu de la divergence des opinions au sujet du référendum», écrivent les experts, alors que depuis près de 40 ans, la ligne de fracture politique est figée autour du débat «pour ou contre l’indépendance». «On ne peut écarter le risque de troubles politiques», ajoutent-ils.
Se félicitant des «progrès réalisés» en termes de rééquilibrage, le comité de l’ONU note cependant que «beaucoup reste à faire pour éliminer les inégalités» et qu’une «discrimination raciale à peine voilée, en particulier à l’égard des Kanaks», persiste. La Nouvelle-Calédonie compte environ 270 000 habitants, qui sont à près de 40% Kanaks (Mélanésiens) et à 27% Européens, les autres se disant métis, d’autres origines ou sans appartenance. La publication de ce rapport intervient alors que se tiendra fin juin à Paris sous l’égide du Premier ministre français, Edouard Philippe, une réunion d’un groupe de travail pour préparer «l’après-référendum» en Nouvelle-Calédonie.
R. I.
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