Tayeb Louh : «Personne n’échappera à la justice dans l’affaire de la cocaïne»
Par Hani Abdi – Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a assuré aujourd’hui que l’enquête sur la tentative d’introduction par le port d’Oran de 701 kg de cocaïne poursuit son cours et ira très loin. S’exprimant en marge d’une séance plénière consacrée au vote de la LFC et du projet de loi sur l’Académie berbère, le ministre de la Justice a affirmé que «personne, quel que soit son statut ou sa fonction, n’échappera à la justice dans cette grosse affaire de trafic de drogue».
Tayeb Louh a souligné que de nouveaux éléments ont pu identifier d’autres personnes impliquées dans cette affaire de trafic de drogue transnationale. «Kamel El-Bouchi n’est pas poursuivi pour une seule affaire de drogue. Les premiers éléments de l’enquête toujours en cours ont permis de trouver des preuves matérielles probantes l’impliquant dans d’autres affaires», a relevé Tayeb Louh, selon lequel les enquêteurs ont découvert des documents, des dossiers, des vidéos, des données sur des supports électroniques saisis dans le domicile de Kamel El-Bouchi. Ces données, selon lui, ont permis d’identifier d’autres personnes impliquées dans cette grosse affaire de trafic de drogue.
«Avec le président Bouteflika, il n’y aura aucun traitement de faveur ni complaisance dans le jugement des personnes impliquées dans de telles affaires», a affirmé le ministre de la Justice. «Nous sommes face à un réseau de trafic de drogue transnational qui sera bientôt révélé par l’enquête en cours. L’enquête préliminaire sur l’affaire de la cocaïne a été menée par un procureur spécialisé», a-t-il précisé, indiquant que Kamel El-Bouchi est en tout impliqué dans quatre affaires judiciaires. Il s’agit de faits de corruption et de pots-de-vin versés en contrepartie de facilitations au profit du principal accusé dans l’affaire de cocaïne, mais dans le cadre d’une autre mission et d’une autre activité, à savoir la promotion immobilière.
Le ministre de la Justice poursuit en soulignant qu’«il n’était pas possible de mélanger les affaires de trafic de drogue à travers les continents et des affaires de privilèges et de blanchiment d’argent». Le ministre de la Justice a, néanmoins, appelé les médias à ne pas faire de la mauvaise publicité à des personnalités citées à tort ou par confusion comme impliquées dans cette affaire. Il a rappelé que la loi algérienne pénalise ce genre de «publicité» attentatoire aux personnes, voire aux institutions.
Il estime que lorsqu’une personne est citée dans cette affaire, elle n’est pas forcément coupable. Il a également souligné que lorsqu’une personne est réellement impliquée dans cette affaire, on ne doit pas jeter l’opprobre à toute l’institution dans laquelle elle travaille. Tayeb Louh fait référence aux procureurs et magistrats convoqués par la justice dans cette affaire ainsi qu’au chauffeur de la DGSN et au fils de l’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.
H. A.
Comment (35)