Djellab : «L’émergence des exportations hors hydrocarbures est aussi une question de culture nouvelle»

Djellab, Ministre du Commerce
Le Ministre plaide pour la libération des initiatives et la levée de tous les obstacles. D. R.

Le ministre du Commerce, Saïd Djellab a indiqué, mardi à Alger, que l’émergence des exportations hors hydrocarbures n’est pas seulement une question technique de levée des contraintes et d’amélioration du climat des affaires, mais aussi une question de culture nouvelle ouverte notamment sur la prise de risque.

«L’émergence des exportations hors hydrocarbures suppose une culture nouvelle ouverte sur la prise de risque, la préférence de l’investissement à la consommation», a souligné Djellab lors de la 4e consultation nationale sur la stratégie nationale d’exportation (SNE).

En outre, le ministre a indiqué que l’initiative privée doit être libérée pour aller à la rencontre des idées de projets à l’export, les saisir et les concrétiser. Ceci, passe par l’amélioration du climat des affaires.

Pour Djellab, cette variable concerne avant tout la levée des contraintes à l’entreprenariat en général et à l’exportation en particulier. Il a tenu, à ce titre, à signaler qu’un grand nombre de ces contraintes est déjà connu, dont celles répertoriées dans le cadre des Cellules d’écoute initiées par le ministère du Commerce en 2016. «Le gouvernement a d’ores et déjà pris des mesures d’amélioration et d’autres ne manqueront pas d’être encore annoncées», a-t-il dit.

Abordant le projet de la stratégie nationale d’exportation, le ministre a reconnu qu’«il ne va pas pouvoir répondre à toutes les questions qui se posent». Néanmoins, il a, selon lui, le grand mérite de faire ressortir le périmètre et le contenu des questionnements à traiter et d’amorcer un processus de réflexion autour de certaines d’entre elles et de lancer la mise en œuvre de la SNE autour d’une vision globale à moyen terme et d’une série de huit (8) plans stratégiques et opérationnels.

Ces plans concernent ainsi quatre (4) secteurs pilotes en raison de leur potentiel avéré pour l’exportation, et de la diversité de leurs caractéristiques technico-économiques et commerciales. Ils concernent également quatre (4) fonctions d’appui sélectionnées en raison de leur portée déterminante sur la compétitivité internationale et de leur transversalité pour un large éventail  de secteurs porteurs de potentiels à l’export.

Djellab a, à ce titre, mis l’accent sur l’impératif d’accorder une importance au dispositif institutionnel de mise en œuvre de la SNE et des dispositions stratégiques et opérationnelles qu’elle mettra en avant, et ce, après validation par le gouvernement. «Ce dispositif devra être des plus inclusifs dans sa composante et des plus rigoureux dans ses mécanismes pratiques», a-t-il indiqué.

Il sera également nécessaire, selon lui, de veiller à mettre en place des mécanismes pratiques de mise en œuvre, un système de suivi et d’évaluation qui permettra d’assurer la remontée de l’information sur la mise en œuvre elle- même et sur les résultats obtenus, tirer les enseignements utiles, introduire en temps réel les correctifs et compléments nécessaires et assurer un bon pilotage du processus d’exécution du projet.

Pour sa part, le Coordinateur national de la SNE, Aissa Zeghmati a indiqué que le projet est pratiquement à la dernière consultation qui consiste à développer des stratégies complètes pour les quatre (4) secteurs pilotes et les quatre (4) fonctions d’appui. Parmi ces stratégies, il a cité la consolidation des objectifs stratégiques et opérationnels respectifs aux quatre secteurs et aux quatre fonctions d’appui et le développement de plans d’actions pour chacun de ces secteurs et fonctions.

Zeghmati a tenu à rappeler que la première consultation s’est tenue en octobre 2017, alors que la deuxième a eu lieu en février 2018 et la troisième en avril dernier. Il a fait savoir qu’une rencontre sera tenue en octobre prochain pour valider tous les travaux lancés par le ministère du Commerce et le Centre de Commerce international (CCI). Cette rencontre sera couronnée par la formalisation d’une feuille de route de la SNE.

Interrogé par la presse en marge de cette rencontre sur la portée économique de la SNE, l’entrepreneur privé Issaâd Rebrab a tenu à souligner que «le problème dans ce domaine est profond et n’est pas technique». Selon lui, les pouvoirs publics se focalisent aujourd’hui uniquement sur des problèmes techniques qui sont faciles à résoudre. Rebrab pense ainsi qu’il faut changer de politique pour relever tous les défis économiques. Le patron du groupe Cevital considère que le problème n’est pas le fait que les opérateurs économiques nationaux ne sont pas capables d’exporter. Selon lui, ils demandent de libérer les initiatives. «Comment développer aujourd’hui les exportations hors hydrocarbures alors qu’il est impossible d’accoster les bateaux au niveau de certains ports pour exporter la marchandise ?», s’est-il interrogé, soulignant que pour les importateurs ce problème ne se pose nullement.

Evoquant les capacités du groupe en matière d’exportation, Rebrab a fait valoir qu’il est en mesure d’exporter un million de tonnes de sucre par an, alors que réellement il n’exporte que la moitié. Ceci, a-t-il expliqué, est dû au fait qu’il n’y a pas de quais pour recevoir plusieurs bateaux pour l’exportation. Selon lui, du point de vue technique, les opérateurs économiques locaux peuvent relever le défi. Ils ont déjà prouvé qu’ils peuvent passer le pays du stade d’importateur au stade d’exportateur. Il a fait, à ce titre, savoir que 80% de la production du groupe de verre plat sont exportés même vers des pays développés.

R. E.

 

 

Comment (4)

    Kahina-DZ
    28 juin 2018 - 10 h 28 min

    M. Le ministre,

    À mon avis,
    il ne s’agit pas d’un manque de culture dans le domaine de l’exportation, mais il s’agit d’un manque de compétence de vos cadres qui ont négligé les normes qui régissent l’import -export.
    Cela prouve que l’Algérie ne donne pas de l’importance aux normes alimentaires ou autres, ce qui est une erreur.
    Quand vous importez des produits alimentaires, exigez vous des normes selon les lois Algériennes ou non ??? Y’a t-il des normes algériennes ??
    C’est vrai qu’on a pas besoin de normes quand on importe de la racaille chinoise ou de la friperie française.

    Avant de donner un permis pour la mise en marché d’un produit, une formation dans le domaine de l’hygiène et sécurité ( les normes sont comprises) doit être exigée au demandeur.
    Cette formation doit être exigée même pour ceux qui veulent ouvrir un registre de commerce. Ras Le Bol de voir les bouteilles d’eau en plastique ainsi que les autres produits alimentaires exposés dehors à une température qui dépasse 20 oC.
    Il ya tout une science dans le domaine. Il est temps de mettre les personnes qu’il faut à la place qu’il faut.

    DYHIA-DZ
    27 juin 2018 - 7 h 50 min

    C’est vrai qu’il est plus facile de justifier son incompétence.

    Exportation = vendre un bon produit qui répond aux normes du pays importateur.
    Est -ce-que c’est difficile de comprendre ?? Ni culture ni rien…Le problème réside dans vos bras cassés.

    YEOMAN
    27 juin 2018 - 5 h 00 min

    Quand je vois cz que font les agriculteurs d’El Oued, d’Adrar, etc. Quand je vois ce que CEVITAL est en train de réaliser, je me dis qu’avec un minimum de stabilité politique, l’on est partis pour réaliser quelques belles surprises. A condition, bien sûr, que les requins reculent et que certains étrangers nous fichent la paix.

      PREDATOR
      27 juin 2018 - 13 h 22 min

      Tu ne peux pénétrer dans les terres à batata d’el oued tellement ça pue à des centaines de metres de cacas de poulets industriels
      C’est kaouar ouaâti laouar
      (…)

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