Que se sont dits Mustapha Guitouni et le patron d’ExxonMobil à Washington ?
Par Kamel M. – Un communiqué du ministère de l’Energie nous apprend que Mustapha Guitouni a rencontré à Washington le président-directeur général d’ExxonMobil, Darren Woods. Le ministre était accompagné du PDG de Sonatrach, des présidents d’Alnaft et de l’ARH ainsi que de l’ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis, précise le communiqué laconique, qui reprend une formule consacrée : «Les parties ont abordé les opportunités d’affaires et d’investissements dans le domaine des industries des hydrocarbures en Algérie», sans plus de détails, sinon que Guitouni et le PDG de Sonatrach se sont également entretenus avec le patron de Chevron, deuxième plus grande compagnie pétrolière américaine après ExxonMobil.
De quoi a-t-il été question lors de ces entretiens ? L’Algérie s’apprête à acquérir la raffinerie d’Augusta sur fond de controverse. Mais le PDG de Sonatrach persiste dans sa démarche de persuasion, estimant que l’achat de cette vieille usine, qu’ExxonMobil a préféré abandonner en raison de plusieurs problèmes liés à sa vétusté et des considérations d’ordre économique, est une «bonne opportunité» pour l’Algérie.
Le ministre de l’Energie, qui semble jouer un rôle secondaire dans cette transaction, adhère pleinement au choix d’Abdelmoumen Ould-Kaddour d’investir dans une raffinerie hors d’Algérie en dépit des contre-arguments avancés par de nombreux experts qui qualifient cette entreprise d’«aventure sicilienne».
Ces derniers rappellent que la raffinerie d’Augusta, dans le sud de l’Italie, étant vieille de 70 ans, est, par la nature de ses équipements vétustes, exposée à des arrêts nombreux pour des raisons de maintenance, de pannes techniques ou d’accidents environnementaux, estimant qu’il est «improbable» que cette raffinerie «acquise à un prix fort serait en mesure de combler le déficit national en carburants», argument avancé par le PDG de Sonatrach pour justifier sa stratégie.
«L’Algérie sera, malgré le montant de 1 milliard de dollars qu’elle déboursera pour cette acquisition, obligée de faire appel périodiquement à d’autres fournisseurs qui lui feront payer des prix plus élevés que ce qu’ils exigeaient avant, puisqu’il s’agira de deals occasionnels», ont alerté les experts en hydrocarbures.
K. M.
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