L’élimination de l’Allemagne réveille le souvenir de 1982 face à l’Algérie
Par Karim B. – L’élimination précoce de l’arrogante Allemagne lors du Mondial de Russie a réveillé de vieux souvenirs chez les Allemands. Battu par la Corée du Sud, le détenteur du titre mondial a dû plier bagage et rentrer bredouille après une prestation médiocre face à des équipes données perdantes dès le départ.
C’est avec la même arrogance qu’en 1982 que les joueurs de la Mannschaft ont abordé cette compétition mondiale. Donnés favoris, les Allemands bombaient le torse, exactement comme ils l’avaient fait avant le fameux match face à l’équipe nationale algérienne. Si les propos offensants et dédaigneux proférés avant l’empoignade de Gijon n’ont pas été réentendus trente-six ans plus tard, cependant, les Allemands étaient sûrs et certains qu’ils allaient jouer les premiers rôles face aux autres grandes nations du football mondial.
La tristesse qui se lisait hier sur les visages des supporters allemands, qui sortaient du stade la mine dépitée, n’est pas celle d’un pays qui tire sa révérence en toute humilité. C’est la tristesse d’un pays «conquérant» qui devait indubitablement écraser tous les autres sur son passage pour atteindre la finale et, pourquoi pas, remporter le trophée réservé à une poignée de nations depuis la création de cet événement sportif devenu commercial par excellence.
La Coupe du monde de football ne recèle aucune noblesse ni aucun esprit de compétitivité saine. Il est un rendez-vous où les forts exhibent leurs muscles, adoubés par un marché de la publicité et des droits de retransmission qui sont les véritables arbitres dans cette gigantesque foire où l’argent est le seul véritable but.
Que l’Algérie n’ait pas pu se qualifier pour ce Mondial est, en définitive, une bénédiction. Tous les pays arabes ont été éjectés dès le premier tour. Enième humiliation sur un carré vert, après celles nombreuses que les peuples arabes essuient tous les jours face au même joug, mais sur le terrain autrement plus grave du sous-développement imposé et de la dépendance interminable envers les puissants de ce monde.
K. B.
Comment (32)