Israël-pays arabes : révélations de l’ambassadrice de France à Tel-Aviv
Par Sadek S. – Dans un long entretien accordé au site d’information Elaph, l’ambassadrice de France à Tel-Aviv, Hélène Le Gal, a révélé que son pays jouait parfois le rôle d’intermédiaire entre certains pays arabes et Israël. La diplomate française a précisé qu’il s’agissait très souvent de transmettre des messages israéliens. Des messages ayant souvent l’aspect d’avertissements. Hélène Le Gal explique que l’opération concerne en particulier le Liban et le Hezbollah et est destinée à éviter d’éventuelles confrontations sur le terrain. En revanche, l’ambassadrice de France à Tel-Aviv ne dit pas si la France a eu par le passé à servir d’intermédiaire entre Israël et l’Algérie.
Concernant la situation que connaît le Proche-Orient, Mme Le Gal a fait savoir que son pays veut aider à trouver des solutions aux problèmes complexes de la région, notamment en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. La diplomate française dit à ce propos comprendre les Palestiniens, en particulier leur peur de «l’accord du siècle» que la Maison-Blanche propose pour résoudre le conflit.
Elle estime que les mesures unilatérales prises par le président américain Donald Trump, comme le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, ont compliqué les choses. «(…) La décision de transférer l’ambassade à Jérusalem n’était pas bonne. Nous disons cela parce que si vous voulez être un négociateur équitable, vous ne devez pas préjuger du débat et ne pas prendre de mesures unilatérales. Nous pensons donc que ce n’était pas une bonne idée. La décision a généré de nombreux problèmes dans la région (…) qui auraient pu être évités», a martelé Mme Le Gal, qui considère, cependant, que «le fait que les Etats-Unis aient transféré leur ambassade à Jérusalem-Ouest laisse la possibilité de faire de Jérusalem la capitale de deux Etats».
A la question de savoir justement s’il y a une possibilité qu’une telle solution puisse voir le jour et que la France transfère son ambassade à Jérusalem-Ouest, l’ambassadrice de France à Tel-Aviv a défendu l’idée que «s’il y avait un accord un jour entre Israël et la Palestine et que tout le monde décidait que Jérusalem serait la capitale des deux pays, il y aurait deux ambassades, l’une à l’ouest et l’autre à l’est de Jérusalem».
Concernant le massacre de Palestiniens perpétré ces derniers jours par l’Etat sioniste à Ghaza, la diplomate française a critiqué l’utilisation par l’armée israélienne d’une force excessive pour disperser les manifestants lors de la Marche du retour organisée à la frontière de l’enclave palestinienne. Pour elle, une armée qui se dit moderne «doit savoir comment faire face à ces situations sans tuer les gens».
Pour ce qui est du dossier syrien, Hélène Le Gal pense que l’urgent pour mettre fin à la crise est de convenir d’un cadre politique qui puisse permettre aux Syriens de s’entendre sur une constitution et d’aller vers des élections. Elle a ajouté que c’était au peuple syrien, et non aux Russes, aux Américains ou aux Français, qu’il revient de dire si Bachar Al-Assad doit rester ou partir. Sur cette question, il apparaît donc clairement que la France a opéré un virage à 180 degrés. Un virage qui dénote que Bachar Al-Assad a bien gagné la guerre.
S. S.
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