Enseignants «séquestrés» en raison du bac : isolement et dépression
Par Kamel M. – La pratique archaïque qui consiste à enfermer les enseignants chargés de préparer les sujets du baccalauréat pendant plus d’un mois prend des tournures alarmantes. Certains professeurs «victimes» de la quarantaine à laquelle ils ont été astreints racontent qu’ils ont frôlé la dépression nerveuse et que cette expérience a été particulièrement éprouvante pour eux.
Isolés durant 37 jours, sans téléphone, ni aucun autre moyen de communication avec l’extérieur, du jour de la conception des sujets jusqu’au dernier jour des examens du baccalauréat, ces enseignants vivent le calvaire. L’un d’eux raconte qu’il n’a pas pu assister aux funérailles de don père qui venait de décéder tandis qu’une autre, qui n’a pas pu retenir ses larmes, dit qu’elle était à deux doigts de flancher moralement, tant l’épreuve était pénible.
L’enfermement des enseignants continue d’être adopté par le ministère de l’Education pour éviter que les sujets du baccalauréat soient ébruités. A cette mesure de rétention est venue s’ajouter une nouvelle restriction qui touche l’ensemble de la population, puisque le gouvernement a décidé, depuis quelques années, d’interrompre la connexion à l’Internet pour les mêmes motifs. Deux méthodes jugées complètement obsolètes et désuètes.
Le gouvernement envisage-t-il des solutions moins contraignantes et en même temps plus efficaces pour réhabiliter le baccalauréat et revenir à l’époque où cet examen était considéré comme une véritable «institution» qui assurait l’égalité des chances à tous les candidats et qui jugeait ces derniers sur la base de leurs connaissances réelles ?
En dépit de toutes ces mesures «coercitives», les fuites des sujets continuent de ternir cet examen qui sanctionne la fin du cycle secondaire et ouvre les portes d’universités de plus en plus surchargées et dont les résultats sont de moins en moins probants.
Il est grand temps que tout cela change.
K. M.
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